Questionner notre héritage religieux: profanation ou signe d’évolution?… – 1/2

Nos parents …et nous

Adolescents, nous avons commencé à prendre du recul face à l’éducation reçue de nos parents. Ainsi, j’ai salué la droiture de mon père et sa volonté, mais déploré sa rigidité. Devenus adultes, surtout si nous sommes nous-mêmes devenus parents, nous avons fait la part des choses et reconnu ce qu’ils nous avaient légué de bon: «…ils ont fait ce qu’ils connaissaient de mieux.»
Était-ce une raison pour tout accepter de leur héritage dans la suite?… 

Notre héritage religieux …et nous

Au coeur de notre éducation première, nos premiers apprentissages religieux ont puissamment coloré la personne que nous sommes devenue, dans sa vision du monde et ses valeurs  — aussi bien dans ce que nous conservons que dans ce que nous remettons en question. Par exemple, j’ai admiré la générosité de ma mère et son abandon à la Providence, tout en questionnant sa tendance à se culpabiliser et à croire que le sacrifice pouvait plaire à Dieu.

Et vous, qu’avez-vous fait de l’héritage spirituel de vos parents?… Adhérez-vous aujourd’hui à la même Église? Reconnaissez-vous ses prescriptions doctrinales ou morales valables encore pour vous? Comment réagissez-vous quand des proches de votre grande famille ou de votre réseau vous questionnent sur vos conceptions de la vie ou sur votre pratique religieuse?…

Là certains diront «Attention ! tout ça nous vient de notre Prophète: à la différence de nos parents, Il a parlé au nom de Dieu, d’Allah, de Jéhovah… C’est sacré…»  D’autres se reconnaîtront un tiraillement: d’un côté leurs conceptions spirituelles ont bougé; de l’autre, ils sentent le besoin de cheminer en communauté de foi  — à plus forte raison s’il se confond avec leur réseau social.

Certains diront que nos prophètes, même inspirés, ont modulé leur message en fonction de l’époque  — par exemple, le Christ a parlé d’un Dieu-père sans appuyer sur son visage tout autant maternel, compte tenu de la société patriarcale où il a enseigné. 
D’autres enseignements pouvaient être spécifiques à un contexte particulier  — on dit par exemple que le prophète Muḥammad dans ses prescriptions sur la polygamie, ne l’a pas encouragée, mais plutôt réduite, par compromis avec les pratiques déjà existantes. 
Certains questionneront les textes sacrés, rédigés longtemps après les enseignements oraux, et par surcroît traduits dans des langues qui ont pu altérer certains messages, malgré pourtant des efforts honnêtes.
Certains encore mettront en évidence qu’au fil des époques des élites en situation d’autorité ont présenté comme d’inspiration divine des décrets davantage inspirés par leur désir de contrôle sur les fidèles et les consciences.
Plus récemment, un nombre grandissant de fidèles soit en arrivent à considérer la religion comme une affaire d’ordre personnel, soit ils différencient religion et spiritualité, soit encore ils revendiquent la laïcité de l’État. On observe aussi la recherche des jonctions existant entre le domaine spirituel, la croissance personnelle et les avancées scientifiques. 

Qu’en dit l’histoire humaine?

L’expérience religieuse étant la plus englobante de nos expérience, il n’est pas étonnant de constater, quand on recule dans les siècles passés, que les questions religieuses sont probablement celles qui ont suscité les plus grands débats et conflits, et que les guerres les plus sanguinaires ont souvent eu comme arrière-plan des credos religieux qu’on voulait préserver et imposer  — qu’on pense à l’Inquisition chez les Catholiques ou aux conflits associés aux Croisades.
Qu’en diraient nos prophètes s’ils revenaient aujourd’hui?… Qu’en dirait notre Être suprême si nous savions l’entendre?…

Injecter une bouffée d’oxygène…

J’ai parlé ailleurs dans ce site à propos de ma trajectoire spirituelle: je me garde en réflexion sur ce qui pourrait dépolluer nos héritages religieux, tout en reconnaissant la valeur de leur contribution. Je me dis qu’une personne, une communauté humaine, est grande par sa quête de vérité et par son courage à se renouveler…

Trois filons retiennent mon attention. D’abord la proposition de nommer l’étoile de notre foi, le noyau autour duquel tout le reste n’est que satellite. Ensuite la proposition d’enrichir ce noyau de ce qui converge dans les grands héritages spirituels de l’humanité. Enfin, la mise en relief de nos valeurs sûres, nos incontournables, afin de questionner notre cohérence entre la vision et l’action.
Voyons ça de plus près…  >>> Suite à la partie 2 de l’article

 

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