Les Cowboys fringants : chanter «Mets ta tête sur mon épaule» …à l’Humanité?

Le décès de Karl Tremblay a déclenché une pluie d’éloges à propos des Cowboys fringants. «Sur mon épaule» a été fredonné par des gens de toute génération. Le groupe a su chanter tout haut ce que tant de Québécois ressentent au-dedans, et avec eux des millions d’autres de par le monde : un sentiment d’appartenance, la recherche d’un amour vrai,… malgré la désillusion d’un monde «qui tient avec d’ la broche».

Qu’est-ce que ça vous fait d’écouter cette chanson aujourd’hui? Si on vous proposait de la ré-écrire, parleriez-vous des mêmes choses?
Regardons ça d’un peu plus près…

  Remettre une Révolution tranquille sur ses rails?…

Avril 1967 est encore vivant à ma mémoire: on m’offrait un emploi à l’Expo ’67 ! Montréal conviait le reste du monde à célébrer notre Terre des hommes. Une période où les projets se sont mis à éclater de partout:  le barrage hydro-électrique Manic-5,  les programmes sociaux d’égalité, jusqu’au projet d’une indépendance politique.  Les plus âgés s’en souviendront: il y avait dans l’air un vent de renouveau, la chanson fleurissait, les gens parlaient aux inconnus sur la rue,… Bref, les Québecois s’étaient réveillés, faisaient confiance à leur avenir.

Une chance qu’il y a la tendresse…

J’ai ré-écouté récemment plusieurs chansons des Cowboys fringants, savouré leurs rythmes endiablés. Je trouve qu’ils réveillent cette période d’heureuse rébellion qui a enchanté mon entrée dans la vie adulte.
Mais à la différence des années ’70, ces chansons ont souvent la  vision d’un monde qui fonce tout droit dans le mur.

La chanson Sur mon épaule en témoigne. (1) Elle met en scène deux amoureux désorientés face à leur planète en chaos. On n’y brasse que des problèmes, la confiance a cédé la place au courage: 

Mets ta tête sur mon épaule
Pour que mon amour te frôle
Toi qui en as tant besoin
Ça fait dix ans et des poussières
qu’on fait face au vent d’hiver :
ensemble on n’a peur de rien…
Dis-toi que ce soir ma blonde
T’es pas seule au monde

Sauf que, plus loin, un couplet coupe court:

«…Au fond rien n’a de sens…»

S’agripper au sens

Cette chanson m’a ému, jusqu’à tourner en boucle dans ma tête: deux êtres qui se soutiennent dans le brouillard… mais qui se font mal à ruminer tout ce qui va mal.
Je l’ai pris pour moi un moment: «Est-ce que le monde affiché là est celui dans lequel je voudrais vivre toujours?…» Bien sûr que non: de quoi désespérer du monde et de l’avenir.
Pourquoi alors la chantonner plus longtemps?… J’ai dû fouiller dans mon coffre d’outils du sens.

Trouver un autre regard

On ne peut pas se passer d’un sens. Qu’est-ce qui fait que deux personnes vivant des défis semblables interpréteront le monde de façon différente, et alors lui feront face différemment — l’un avec confiance, l’autre dans la déprime?
Serait-ce que les uns laissent le monde extérieur le définir pour eux, tandis que d’autres ont compris qu’ils le créent, selon ce qu’ils cuisinent dans leur état d’esprit?

La science affirme aujourd’hui que tout est vibration, et que les relations au sein du vivant sont largement de nature magnétique.
Nos pensées et nos émotions sont des vibrations, qui voyagent sur une certaine fréquence: elles magnétisent vers nous les événements de même fréquence. Par exemple, si nous décrispons notre attention des problèmes pour écouter de l’intérieur ce qui nous ferait du bien, nous déclenchons une émotion de joie: elle va attirer plus d’événements joyeux sur notre route. Ça m’arrive quand je laisse résonner en moi le rire de mes petits-enfants: ils me font croire encore à la beauté de la vie.
Oui, ce que nous entretenons dans notre esprit devient semence, équivaut à prier la Vie de nous en faire vivre l’expérience plus encore. La lumière attire la lumière…

Aujourd’hui plus conscientisé, il m’arrive de prendre plaisir à ré-écrire le texte d’une chanson familière que j’aime fredonner, mais qui ne débouche pas sur l’espoir à mon goût (ex. Les moulins de mon cœur, de Frida Boccara).
Sinon je la redonne à la Vie: elle n’est pas pour moi.

Le monde de demain promet d’être radieux

Quel monde ai-je envie d’habiter pour la suite? À quoi devrait ressembler l’Humanité pour que spontanément je me surprenne à dire «Ah! je me sens chez moi ici, à la maison»?…

Pareille humanité est difficile à imaginer dans les chaos du monde actuel. Pourtant nombre de sources crédibles au plan spirituel convergent à nous annoncer son Éveil: on parle même de l’avènement d’une nouvelle espèce humaine.
Mais il nous revient de la générer. Nous pouvons compter sur des aides puissantes à nos côtés. Et sur la certitude que ceux voulant encore jouer à la guerre, au pouvoir sur d’autres, ne seront plus là pour lui faire obstacle.

Pour moi en pratique, j’essaie de survoler l’actualité planétaire en lâchant prise sur l’accusation, la culpabilisation. Je m’ancre dans la vision que je n’ai pas à réparer le monde, ni à m’en affecter. Et j’y arrive mieux quand je déplace mon attention vers les porte-bonheur à ma portée, doublé de la conviction qu’aimer est ma seule vraie nature — un instant à la fois…

Faire un détournement de chanson

Retrouverons-nous les Cowboys fringants à chanter l’Éveil planétaire? — Pourquoi pas?
En tout cas le refrain de leur chanson Sur mon épaule est déjà tout trouvé pour nous adresser à l’Humanité dans cet instant:

Mets ta tête sur notre épaule
pour que notre amour te frôle:
toi qui en a tant besoin

Denis Breton
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(1) Sur mon épaule, par Les Cowboys fringants: Chanson et paroles .

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