Abattre l’oppresseur peut-il amener la paix ? – Partie 1 de 2

« C’était comme regarder un film » s’est exclamé le président américain, après avoir visionné en temps réel depuis la Maison-Blanche le raid qui a permis l’assassinat d’Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe État islamique.
Des gens ont applaudi, qui veulent sincèrement faire avancer la paix. Mais l’attentat a jeté de l’huile sur le feu. Se peut-il qu’il produise l’effet contraire à celui recherché ?…

J’ai mal au Monde, en apprenant cette nouvelle. Toutefois, je ne viens pas en faire une analyse géostratégique. Je veux plutôt mettre à profit l’événement pour vous partager quelques prises de conscience devenues des clés dans ma quête de sens. Peut-être y trouverez une utilité dans votre regard sur la situation planétaire, ou sur des conflits qui vous jouent personnellement quelques tours…

→ À court terme, à quoi nous attendre ?…

Oui, cet scénario d’assassinat était digne des films de Far-west du siècle dernier.
Je me disais : nous sommes arrivés à amener des hommes sur la lune, et bientôt sur Mars, mais comme Humanité nous pataugeons encore pour apprendre de notre expérience.
Qui, en effet, peut nous faire une démonstration convaincante d’une seule guerre qui aurait fait avancer le Monde depuis l’Antiquité ?…

Bien sûr, ce chef a commandé des carnages aux quatre coins de la Syrie et ailleurs sans doute : Irak, Afghanistan… Des familles qui n’avaient rien à voir avec la guerre ont souffert et péri de toutes ces exactions, c’est certain. Mais…

…Mais ceux qui célèbrent l’événement ne soupçonnent probablement pas les vengeances que cette action planifiée va sans doute déclencher au Moyen-Orient et ailleurs. Ont-ils en tête qu’il y aura bien 10 ou 20 caïds heureux de prendre la place d’Abou Bakr ? Avec des troupes à la colère gonflée à bloc qui se chercheront d’autres proies pour se défouler ?…

Qu’ont-ils à nous dire ?…

Mettons-nous dans la peau de ces milliers de jeunes qui se sont laissés enrôler dans l’État islamique. Ils l’ont fait pour défendre une cause, devenue légitime à leurs yeux. : leurs besoins, leur mal-être et leurs reproches aux dominants n’avaient pas été entendus. Les artisans de l’attentat les ont-ils jamais écoutés ?..
Il y a là un trou dans le gruyère de notre mondialisation : une fraction douloureuse du Monde — notamment chez nos jeunes, au regard plus critique sur ce que devrait être la vie — n’est pas entendu. Comment peuvent-ils espérer être associés aux changements qui leur garantiront une vie meilleure ?…

Ce trou se double d’un autre, à mes yeux : un trou de créativité. Nous sommes encore dans l’oeil-pour-oeil, dent pour dent, dans l’antique slogan romain « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Le justicier — qu’il s’appelle le Pentagone ou  le groupe État islamique — a utilisé les mêmes armes que celui qu’il se donne le droit de juger. Que peut-il en résulter ?…

Des tâtonnements salutaires se multiplient

Malgré ça, beaucoup de rapports changent peu à peu. Les manifestations citoyennes qui se multiplient à travers le monde, avec des approches de plus en plus concertées, pacifiques et ludiques même, donnent espoir dans une mondialisation à visage humain. Également les rapprochements entre la science, les disciplines para-scientifiques et la spiritualité sont de plus en plus nombreux.

Il est plus que pertinent de nous questionner sur nos façons de solutionner les conflits. Si on y regarde bien, on verra les mêmes réflexes s’activer dans nos rapports interpersonnels que dans nos interactions sociales.

Voir nos rapports comme des échanges d’énergie…

Un des cadeaux que nous fait aujourd’hui une quête de sens  axée à mieux comprendre la dynamique de la vie, me semble être de la voir sous son angle énergétique. Cette perspective me captive : elle nous ouvre de nouvelles pistes . Si elle est juste, elle ne peut être que source de plus grande efficacité dans nos rapports humains. On la voit à l’œuvre dans la nature, pourtant on tarde à l’appliquer à nos stratégies de résolution de conflits.

Voici quelques propositions toutes simples, mais dont nous sommes peu conscients dans notre expérience : elles ont en commun d’accréditer la vision que le pareil génère son pareil, tout comme il l’attire à soi.
Gardons-les en tête pour faire une relecture de l’attentat contre le chef du groupe État islamique. Mais aussi celle de certains rapports de couple, de voisinage ou de travail que nous entretenons comme des va-de-soi :

Nous magnifions ce sur quoi porte notre attention
– Ce à quoi on résiste persiste
– On ne peut changer quelque chose en restant dans l’énergie qui l’a créé

Je vais commenter un moment ces affirmations. Je compléterai ensuite sur une note d’espoir, en attirant l’attention sur deux initiatives contemporaines qui me paraissent prometteuses de changement.

Denis Breton

> > >   PARTIE 2

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