Guy Lafleur : qu’enviez-vous le plus à ce grand joueur de la vie ?

La tornade d’éloges qui a jailli dans le public à l’égard de Guy Lafleur — pour certains à propos de ses prouesses au hockey, pour d’autres à beaucoup plus que ça — n’a eu d’égale que la fougue qu’il mettait à s’emparer d’une rondelle pour la loger dans le but.

Qu’enviez-vous le plus à ce bonhomme qui vient de passer à la légende ?…

Un journaliste, Louis Hamelin, conclut une réflexion libre à son sujet, avec des mots qui m’ont fait réfléchir :
«Ce que je pense que nous lui envions le plus, après deux ans de pandémie et deux mois de guerre en Ukraine, devant une crise écologique en train de virer à la catastrophe et dans un climat intellectuel et moral de plus en plus étriqué, c’est d’avoir vécu sans peur. »

À lire ce commentaire, une question inattendue est montée en moi au rayon quête de sens…

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Pouvoir dire qu’on a vécu sans peur… Toute une médaille, en effet.
Ça m’amenait à une question qui vous a sûrement effleuré l’esprit ou jour ou l’autre :  « Qu’est-ce qui fait qu’on a réussi sa vie ?…»
J’ai alors imaginé que je posais cette question directement à l’Auteur de la vie. Dans mes mots, ça devenait : « Qui a le plus réussi dans son existence ? La personne qui a cherché à mettre le bien à la place du mal, ou celle qui a cherché à remplacer la peur par l’amour ?… »

Je ne sais pas ce que Guy Lafleur aurait répondu à ça juste au moment de mourir. Vous-même, qu’en pensez-vous ?…

Vous me direz, tout dépend du sens qu’on donne aux notions de bien et de mal, ou de peur et d’amour. Et peut-être que votre réponse d’aujourd’hui ne serait pas tout à fait celle que le Petit catéchisme de votre enfance aurait suggéré.

Se pourrait-il qu’une vision de bien et de mal nous apparaisse spontanément plus noble, hautement morale — mais qu’en fait elle ne soit pas la boussole la plus appropriée pour nous guider sur cette planète ?… En tout cas la question m’intrigue aujourd’hui.

Que suis-je venu faire ici ?

Quant à ma question de départ, si nous devions choisir entre le bien ou l’amour, j’ai décidé de ne pas attendre un retour de courriel d’En-haut, et de m’essayer à y répondre moi-même.

À mes yeux aujourd’hui, essayer de m’installer dans l’amour l’emporte comme boussole. J’y vois comme un carrefour giratoire, qui mène à tous les chemins autour. Dans la Réalité ultime de la vie, rien n’est bien ou mal : tout est, simplement. C’est l’amour ou le non-amour qui vient lui donner sa valeur de bien ou de mal.

Ce qui me fait dire ça ? C’est ma conviction que la Source créatrice n’est qu’amour, et que je ne suis qu’amour moi aussi — sauf que j’en ai perdu la mémoire pour un temps, afin de pouvoir vivre le défi éducatif que j’allais entreprendre ici.
La Vie m’a bien caché son jeu, si c’est vrai que mon passage sur Terre allait justement m’amener à goûter le clair et le sombre des situations, l’envers et l’endroit des réponses possibles. Une conquête, oui : celle d’aboutir à la certitude que seul l’amour a les solutions viables pour étancher la soif de bonheur inscrite dans nos veines. Et ça, dans tous les contextes, malgré toutes les apparences.

Toute autre boussole me garde dans la survie : dans l’illusion d’être séparés de Dieu, d’où découlent les peurs de manquer, d’être en danger ou d’être dominé; peur de déplaire à Dieu, anticipation de Son jugement dernier.
Guider ma vie sur des notions de bien et de mal sans les relier à l’intention amoureuse, a toutes les chances de figer la vie, de me paralyser à la vivre : tout pour être tenté de classer les gens en bons et en méchants; tout pour voyager les pieds mouillés dans le jugement ou la culpabilité, tandis que j’oublie de danser ma vie.

C’est là qu’une vision plus vaste m’apparaît bienvenue : celle où notre parcours terrestre apparaît une étape, et non tout le voyage. Ici, avec l’hypothèse que nous aurions été lancés à la découverte de toutes les formes qu’on pourrait, ou qu’on aimerait donner à l’Énergie de la vie. Ça laisse place à pas mal de créativité et d’audace — possible ?

L’Auteur de la vie n’a pas clairement répondu encore à ma question. À moins que ce soit cette petite voix intérieure, qui par moments me chuchote d’oser me salir les mains : « Écoute ton cœur plus que ta tête, puis regarde ce que ça donne… » Une morale ou une théorie ne remplaceront jamais le fait de sauter dans l’expérience. 

…Et Guy Lafleur, dans tout ça ?
Si je me fie aux commentaires entendus sur lui, le « Lance et compte ! » qui a soulevé ses admirateurs au hockey, a des chances de lui avoir servi aussi avant et après les parties.

Denis Breton

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