«The Sound of Freedom» vu par la fenêtre du cœur — 2/2

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Dans la première partie de cet article, j’ai partagé ma forte appréciation du film «The Sound of Freedom».
Puis j’ai commenté la situation du trafic des enfants: je l’ai fait à partir d’une recherche-terrain que j’avais moi-même menée au Cambodge en 2007, auprès d’ONGs impliquées à rescaper des jeunes du tourisme sexuel.

Cette seconde partie propose un diagnostic d’ensemble. Elle conclut sur des exemples encourageants et croissants de prise en main de la situation ici et là.

→  Une expansion internationale qui questionne…

À l’échelle planétaire le phénomène de l’abus d’enfants a pris de l’ampleur, bien sûr favorisé par les réseaux de contacts via Internet. Au départ localisé, peu organisé, limité à l’esclavage sexuel, il est devenu un système internationalisé, étroitement relié au commerce de la drogue, au trafic d’organes, voire à des rituels dont je vous épargnerai le détail.

…Nos complicités?

Le constat d’ensemble n’est pas flatteur pour nos sociétés. Elles sont faites de consommateurs, de touristes : il y a une offre de tourisme sexuel parce qu’il y a une demande.
Et celle-ci provient largement de nos pays occidentaux, dits développés. La prostitution juvénile y est devenue un fait divers …que certains n’hésiteront pas à prolonger à l’étranger pour «pimenter le voyage».

De plus en plus de lanceurs d’alerte osent lever le voile

Deux exemples:
Tim Ballard, devant le Comité judiciaire du Sénat américain
Lui que le film a fait connaître à travers le rôle joué par Jim Caviezel dans The Sound of Freedom, avait découvert l’esclavage des enfants à travers ses missions à la CIA en Amérique du Sud. Saisi au cœur, il a délaissé son rôle pour se consacrer à rescaper des enfants du trafic sexuel — créant notamment The Spear Fund pour en élargir le rayonnement. On peut notamment consulter son témoignage devant le Comité judiciaire du Sénat américain. (1)

Tara Lee Rodas, devant le Congrès américain
Un autre témoignage saisissant, plus récent encore, devant le Congrès américain. Employée du gouvernement impliquée à trouver des familles à des enfants passant la frontière, elle y rapporte qu’elle a découvert avec stupeur que des milliers d’entre eux tombaient en fait entre les mains de proxénètes: elle en a fait une cause du cœur personnelle.  «…Ma vie ne sera plus jamais la même après avoir vu ce que j’ai vu.» (2)

Des organismes mènent des actions préventives

De plus, des ONG se vouent magnifiquement à inverser la dynamique de l’abus, par une action préventive auprès des enfants de la rue. À titre d’exemple, je vous propose de parcourir un site comme celui de FRIENDS, une ONG splendide dont je m’étais particulièrement rapproché au Cambodge, et dont l’action se poursuit aujourd’hui, débordant même à l’étranger. (3) 

Des pays prennent des initiatives énergiques

La Suède l’a compris, elle qui obtient le plus faible taux de trafic pour la prostitution. Sa stratégie est simple et courageuse: on y aide les femmes à s’échapper de la prostitution, tandis qu’on met les entremetteurs et les acheteurs de services sous arrêt. (4)

Oui, un espoir renaît peu à peu : des gens osent témoigner… des touristes y pensent à deux fois… des organismes se mobilisent… des pays se donnent des moyens.

Denis Breton
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(1) Le témoignage de Tim Ballard, présenté au Comité judiciaire du Sénat américain (anglais, 2019):  vidéo (21m); écrit (pdf).

(2) Un témoignage poignant de Tara Lee Rodas devant le Congrès américain (2023, vidéo, anglais, durée: 6m): https://goldenageofgaia.com/2023/08/13/tara-rodas-on-child-trafficking-at-the-southern-border.

(3) FRIENDS, auprès des enfants de la rue:  https://friends-international.org/.

(4) Le film documentaire, primé en 2011, produit par Benjamin Nolot: «Nefarious: Merchant of Souls»https://goldenageofgaia.com/2023/08/09/nefarious-merchant-of-souls-human-trafficking-documentary/ — Des scènes sont difficiles à regarder.

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