D’une bouture de plante à un don d’organes

Une plante qui se dédouble

Quand mes enfants étaient plus jeunes, j’ai été attiré à leur faire vivre cette expérience: choisir une plante de la maison, couper une de ses tiges, mettre celle-ci dans l’eau jusqu’à ce qu’elle fasse des racines: il n’y avait plus qu’à la mettre en terre dans un pot distinct.
Je pouvais alors leur demander : «Qu’avez-vous vu ici : y a-t-il deux plantes, ou les deux sont-elles en fait la même?» Beau mystère…

Quel rapport peut bien avoir une bouture de plante avec un don d’organes? C’est de ça dont j’aimerais vous parler un instant.

→  Tout est relié, interdépendant

L’expérience de bouturer une plante m’est revenue des années plus tard, quand des explorations en spiritualité m’ont familiarisé avec une vision d’unité de la Vie: j’avais déjà des oreilles pour entendre ça. Et ça s’est renforcé quand j’ai découvert la physique quantique, qui a démontré à des niveaux microscopiques que tous les éléments du vivant sont interconnectés, peu importent les distances dans l’espace ou dans le temps.

Bien sûr, notre vie courante, avec ses contextes d’inégalité et de confrontation, a tout pour nous dissuader de croire à pareille vision d’unité. Mais il arrive que certaines expériences nous en rapprochent — souvent reliées à la naissance, à la maladie ou à la mort. Le don d’organes est de celles-là.

La perspective de sauver une vie

Je parcourais des journaux cette semaine, heureux d’y trouver des témoignages de gens qui ont vécu un don d’organes.*
De quoi était fait leur élan du cœur pour le vivre?…

Leur générosité était évidente. Puis plusieurs ont aussi eu la surprise que ça changeait quelque chose à leur paix intérieure.
Un reportage évoque l’expérience de ce couple qui s’est entendu pour offrir les organes de Léa, leur fillette de trois ans, décédée d’un accident. Pour la mère, la douleur d’avoir perdu son enfant devenait moins lourde «si au moins ça peut aider d’autres personnes», a-t-elle conclu D’autant plus que dans ce cas-ci, le don a contribué à sauver quatre vies.

Passer par l’amour: raccourci vers une vision d’Unité

Au dire de la journaliste, il arrive que des gens raccordent aussi le don d’organes à une certaine vision de la vie: «…Il y a un peu d’elle qui continue ailleurs…» aurait commenté quelqu’un à propos de la petite Léa.
Toute mère connaît ça d’expérience. Les peuples autochtones le voient inscrit dans leur identité: léguer une planète viable à leurs descendants «jusqu’à la 7e génération»?
Bouture de plante… bouture humaine…

Notre Humanité ressent de plus en plus que nous ne pourrons nous en sortir qu’ensemble.
Des gens qui ont vécu le don d’organes ont contacté leur mouvement naturel à aimer. Parlez-leur d’une bouture de plante: ça n’a plus de secret pour eux.

«…Au fait, ma carte d’assurance-maladie?»

Vous allez rire. Au sortir de cet article, un sursaut m’a pris: vite retrouver ma carte!
Il me semblait: j’avais déjà signé pour le don d’organes.

Denis Breton
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* La Semaine de sensibilisation au don d’organes et de tissus, popularisée à l’échelle du Canada, se tient cette année du 23 au 29 avril.
** Cité par Marie-Ève Cousineau, «Une fillette de 3 ans sauve des vies», Le Devoir, Montréal, 25 avril 2023.

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