Le donner pour le recevoir

Depuis mon enfance j’ai longtemps mastiqué, comme pour en capter toute la vitamine, les paroles qu’on a attribuées au Christ : «Fais aux autres ce que tu voudrais qu’il te soit fait».

Avec le temps, mon petit doigt m’a dit que j’allais défigurer cette proposition si je m’en faisais une exhortation morale: «tu dois…» — comme l’était la vision que je devrais aimer les autres plus que moi-même : quelque chose là forçait la vie.

J’ai trouvé ici une des compréhensions les plus lumineuses que je connaisse à propos de l’amour. Aimeriez-vous y regarder de plus près avec moi?…


  «Fais couler…»

L’amour est une réalité en mouvement, comme le flux de la rivière ou celui du courant électrique : je ne peux pas l’immobiliser, le stocker, le mettre en prison. La rivière coule parce qu’elle a reçu la pluie, finira par s’évaporer, créer des nuages, qui retomberont en pluie… Le courant électrique, même chose: il ne peut atteindre sa cible que s’il revient à sa batterie. Figer l’amour, c’est lui enlever son énergie.

Et ça se combine à un autre aspect : l’amour est une expérience à vivre, à ressentir, plus loin qu’à penser: c’est seulement quand je laisse l’amour me pénétrer au cœur et au corps qu’il peut refléter qui je suis à ma racine. Là est mon cadeau quand je le partage.
Autrement, ça reste un idéal d’aimer, une rêverie sur l’amour — comme le pré-adolescent rêve à la Fée des étoiles (ou au Prince charmant): c’est une maison encore inhabitée, le cœur n’en a pas encore vraiment pris possession.*

En pratique…

Devant une situation à évaluer ou une décision à prendre, je me demande plus souvent «Que ferait l’amour de ça?…» et j’essaie d’en ressentir déjà la joie, dans cet instant. Je sens que je viens d’entrer chez moi: ça vibre plus haut, j’ai plus d’énergie pour passer à l’action, et je parie que ça va se rayonner naturellement.
Qui disait «Occupe-toi de la semence, Je m’occuperai de la récolte…»?

Denis Breton

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