«Je vous aime et je pars…» — vidéo Je vole

En présentation du site, j’ai proposé une hypothèse: «Et si nous étions aussi des créateurs de sens…»

Nous le créons à tous nos âges, en particulier quand nous devenons écartelés entre deux choix, qui feraient du sens tous les deux, alors qu’ils ont l’apparence d’être le contraire l’un de l’autre.

  Je me rappelle mes enfants, au tournant de leurs deux ans: la gamine se sent aimée, et pourtant ose faire des colères, s’exerce déjà à dire non. Ça explose de toute son émotion: «Non!» Tout son petit corps crie «j’existe!…»
J’ai en tête l’ado que j’ai été, comme celui que j’ai connu chez mes frères et mes enfants: cette impulsion à pousser sur mes parents, comme s’il n’y avait que le reproche pour ramasser l’énergie d’oser prendre ma place. Écartelé: «ils m’aiment, mais…», «je leur en veux, mais…» Un mouvement de fond pour me connaître, oser ma vie une étape plus loin, prendre mon élan…
Et j’ai vécu avec une compagne le déchirement que l’un ou l’autre en arrive à un appel décisif au dehors, qui est en fait un appel plus loin au dedans. La valeur accordée au partenaire, les bonheurs engrangés ensemble jusque là, ne suffisent plus à définir le sens, deviennent un corset où on ne sait plus loger le respect de soi entendu aujourd’hui — même si ça fait mal et que rien n’est clair encore pour demain… Rester dans la situation serait nous trahir au dedans: «Je ne m’en vais pas de toi, je me rapproche de moi …»

Choisir, mais aussi dépasser…

Se pourrait-il que vivre soit l’aventure de s’enfanter et de s’accoucher soi-même, ajoutant une nouvelle pelure à notre oignon, nouvelle couche de sens à notre vie, pour à chaque fois dépasser l’apparente contradiction d’avoir à choisir entre deux contraires — Pour s’apercevoir après un temps que la vie a continué, et bien davantage: nous avons foré un tour plus creux, ou plus haut, dans notre spirale d’expérience humaine.
Sculpteur de notre vie: à chaque nouveau coup de ciseau, nous faisons éclater la matière et libérons un peu plus le chef-d’oeuvre…

Quel cri du coeur!…

Une vidéo m’a plongé dans la méditation que je viens de vous partager. Louane, une adolescente part du foyer pour étudier au loin. Déchirée, elle le vit comme une mort apparente: s’éloigner de l’affection qu’elle reçoit et qu’elle donne. Jusqu’à y vivre une nouvelle naissance…  
Ici donc, ce magnifique cri du coeur de Paula, dans le film La famille Bélier. Chanson composée par Michel Sardou: «Je vole».

Ω

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