Les enseignements recueillis par canalisation: quoi en penser? – 1e partie /3

Quand vous entrez dans un site Internet le moindrement relié à la spiritualité, vous avez le réflexe d’interroger qui en est l’auteur, quelles sont ses sources.
Si vous apprenez qu’une partie du matériel trouvé provient de canalisations spirituelles (channeling), oups! ou bien ça vous intrigue et vous voulez en savoir plus.

Ou bien ça vous braque et vous n’allez pas plus loin : «…hum…, Nouvel Âge, pas pour moi…» — si c’est votre cas, je vous propose de vous attarder ici un moment de plus. Peut-être réaliserez-vous que la canalisation a quelque chose d’une réalité vieille comme le monde.

  Le terme canalisation a le plus souvent le sens d’un enseignement spirituel contemporain. Longtemps offertes à lire en imprimé, les canalisations sont désormais plus souvent offertes via Internet. On nous en offre soit la transcription écrite; soit la transmission à écouter. Ou bien le message est reçu comme le serait une conférence, ou bien il y a dialogue entre le canal et l’entité spirituelle qui se manifeste.

Pour le canal qui a recueilli le message, il s’agirait d’une inspiration de type télépathie, sans doute de même nature que  l’intuition, branchée sur le cœur — vous et moi en faisons quelquefois l’expérience. Mais quelque chose de plus profond encore. Arriveront mieux à se le figurer un couple très amoureux, une mère face à son nourrisson ou des intervenants en santé mus par une forte compassion : c’est qu’ils vivent quelque chose d’un tel échange énergétique. Ils sont  sur une même longueur d’ondes.

Vieux comme le monde…

En fait, la canalisation a de longues racines dans l’histoire de l’Humanité. Ce n’est pas un phénomène subit, bien qu’elle soit devenue très visible du fait de nos technologies d’aujourd’hui. De tous temps les peuples ont pressenti qu’ils étaient reliés à plus grand que leur seule expérience physique, et qu’ils pouvaient avoir une communication avec l’Au-delà, même mystérieuse.
Pour mieux comprendre leur rapport au monde ou guider leurs projets, ils ont pris conscience qu’ils disposaient d’antennes bien avant nos stations de radio! Leurs observations des phénomènes naturels et des astres, leur consultation de shamans, gourous et autres éveilleurs spirituels — voilà autant de sources qu’ils considéraient utiles à en apprendre plus sur le fonctionnement de la vie, et sur leur place à l’intérieur de ses harmonies. Et ces personnes-relais se méritaient leur respect.
Chez nos peuples autochtones d’Amérique du Nord, une coutume voulait que les femmes à leur lune noire (fin de mois) se joignent à d’autres dans la tente des femmes : la communauté consultait leurs intuitions, alors avivées, pour savoir quand partir à la chasse ou lancer les semailles, par exemple.

On peut sans mal faire l’hypothèse que le sentiment d’unité de la vie, de ses interconnexions, est une faculté innée au sein du vivant. Qu’est-ce qui empêcherait alors qu’on pressente la capacité d’un être humain de se relier à tous les mondes?…

Religions prophétiques, enseignements révélés

Les prophètes, mis en valeur dans la Bible et nombre de textes considérés sacrés par nos religions instituées, sont nés dans ce terreau propice. Leur particularité a été d’affirmer que leur enseignement était révélé, provenant directement du Créateur. Et surtout, notamment à des époques de grandes peurs, ils ont affirmé sa valeur de dogme et de prescription morale : il fallait s’y conformer sous peine de sanctions venant du Ciel, ou de l’institution elle-même mandatée pour gérer ces prescriptions. Les vrais prophètes ont sans doute recueilli leurs messages de la même façon que nos canaux (clairvoyants) d’aujourd’hui.

Bon nombre de religions ont aussi sensibilisé leurs adeptes à la bienveillance du Divin à leur égard. Des millions d’être humains ont grandi dans la pratique d’une prière sincère. Prier, quand on y pense, c’est déjà une canalisation en germe: c’est se reconnaître un lien avec l’Au-delà.

Prenons l’exemple des Évangiles, pour les religions chrétiennes. Il semble que les premiers textes dont nous disposons datent des années 65 après Jésus-Christ. Bien des niveaux de sélection se sont superposés: plusieurs n’ont jamais été officialisés par l’Église, la compréhension des enseignements a pu souffrir de trous de mémoire de leurs auteurs, d’informations recueillies de deuxième main, etc.
Se sont ajoutées avec le temps diverses traductions, qui n’ont pas toujours su rendre le sens initial. Ainsi le mot péché — que mon héritage catholique m’a appris à considérer comme synonyme de mauvais  et se méritant punition — aurait plutôt eu en araméen,  langue de Jésus, le sens d’une erreur : le péché, c’est «ce qui rate sa cible».
Enfin, des autorités religieuses ont pu, même bien intentionnées, omettre à leur tour des passages, peut-être en ajouter d’autres, afin de garder leurs fidèles dans le droit chemin …qui était quelquefois synonyme d’obéissance à leur autorité.
Ainsi, il semblerait que la croyance en la réincarnation a été enseignée dans les premiers siècles de l’Église chrétienne, mais que les autorités l’auraient bannie de leurs enseignements parce que des fidèles y trouvaient une motivation pour reporter à plus tard la recherche de leur salut.

Deux limitations m’apparaissent avoir marqué les enseignements dits révélés:

– Leur caractère dogmatique
Lorsqu’une institution religieuse prescrit une croyance ou un comportement, elle promeut ce qu’elle considère être une vérité universelle, applicable à tous mur à mur, laissant peu de place à liberté individuelle — menaçante pour la communauté et ses autorités. On peut y voir une étape de croissance de l’Humanité.

– Leur caractère intemporel
Les institutions religieuses tout comme les enseignements canalisés affirment l’existence de lois absolues de la vie, durables. Mais les institutions y ajoutent que leur prophète aurait parlé une fois pour toutes à l’Humanité, et souvent que leurs messages excluent la possibilité d’autres références en dehors de la leur — ce qui historiquement a antagonisé nombre de peuples et conduit à bien des massacres: l’Inquisition, la Shoa, etc.
Ne peut-on pas imaginer que le Divin n’arrête pas de parler à l’Humanité, à chaque époque en modulant ses messages pour tenir compte du contexte historique, de son niveau de conscience et tirer profit des technologies disponibles pour les communiquer?…

Les enseignements canalisés

Dans tous ceux que j’ai pu connaître, aucun ne comporte de caractère dogmatique: les lecteurs sont renvoyés à leur petite voix intérieure pour les apprécier: la liberté donnée aux êtres est davantage mise en évidence. À l’intérieur de la vérité universelle, reflet des dynamismes permanents de la vie, il y a toujours la vérité personnelle, liée au chemin de vie momentané de chacun, qu’il aurait lui-même choisi à une étape antérieure.

Les canaux seraient donc des gens qui ont développé le don de télépathie — un don qui serait accessible à tout être humain s’il en a soif, s’il s’y pratique, et si c’est son rôle d’agir en tant que communicateur spirituel. On enseigne même que la télépathie devient le mode d’échange de tous, quand notre niveau de conscience nous fait accéder au monde harmonique (5e dimension).
Il semblerait qu’on trouve parmi ces clairvoyants des gens qui ont une longue expérience de la maturation spirituelle, et qu’ils n’ont pas été épargnés par la souffrance. On nous apprend aussi que leur aptitude à recevoir puis à transmettre correctement les messages reçus est largement tributaire de leur degré de croissance dans l’amour, dans la dissolution de leur ego, et de leur harmonie au moment de la réception du message. On nous dit aussi qu’il est possible de canaliser une source obscure, tout comme une source lumineuse, tout dépendant de l’intention profonde de la personne qui canalise.

Un mariage entre science et canalisation?..

Les messages canalisés aujourd’hui ont certains attraits additionnels. Par exemple, ils invitent souvent à une relecture de ce que l’Humanité n’a  pas encore tout à fait compris ou digéré : j’en dirai un mot en deuxième partie de l’article, à propos de l’histoire d’Adam et Ève.
Et souvent, elles invitent nos scientifiques à aller voir de tel ou tel côté pour en comprendre plus. Il n’y a pas de raison que la science et la spiritualité ne pointent pas dans la même direction, s’il est vrai que la vérité de la vie est Une. Sauf que la science doit se limiter aux connaissances physiques, et ses affirmations d’aujourd’hui seront remises en question demain. Les enseignements spirituels canalisés décrivent principalement ce qui serait des lois absolues de la vie, durables donc; ils devraient livrer le même message demain — sauf s’ils concernent des événements du parcours humain; forcément éphémère.

À mon point de vue, les enseignements recueillis par canalisation soutiennent un réveil qui vient à point pour  nos sociétés désabusées, apeurées, et souvent entretenues dans l’ignorance. L’heure semble venue de créer des ponts entre les meilleurs héritages spirituels de l’Humanité — pensons aux visions millénaires des peuples autochtones, dont plusieurs sont aujourd’hui corroborés par la science.
Toutefois, l’accueil de ces enseignements demande une autonomie à ses lecteurs : ils n’y trouveront pas la réassurance qu’apportait une autorité morale extérieure, une communauté d’appartenance tissée serrée, ou encore une confirmation qualifiée de scientifique.

Quels sont nos critères de discernement?

Trouver plausible que la canalisation soit aujourd’hui une façon noble de nourrir notre quête de sens, c’est une chose. Savoir comment reconnaître les enseignements dignes de confiance en est une autre.
Dans une deuxième partie, j’aimerais vous partager bien humblement mon témoignage personnel, à la suite de bon nombre d’années d’exploration.

Denis Breton

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