Les expériences de mort imminente : comment relier science et spiritualité ?… – Partie 2/2

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Une occasion offerte
à la science ?…

Moi-même captivé par les rapprochements entre science et spiritualité, je ne connais pas beaucoup d’autres types d’expériences qui, comme l’EMI, fournissent aux chercheurs un matériel dont une partie est accessible à leurs vérifications. Ils peuvent y trouver soit des hypothèses pour creuser plus loin leur expertise, soit l’occasion de départager les réponses que la science peut apporter et celles qu’elle doit avoir l’humilité de reconnaître comme hors de son domaine.

Si j’étais un scientifique préoccupé avant tout par la vérité, il me semble que je sursauterais à chaque fois que des revenants d’une EMI décrivent certaines réalités auxquelles ils ne pouvaient pas humainement avoir accès.
Souvent entrés à l’hôpital grièvement blessés, certains déjà dans le coma, ils finissent par raconter des choses étonnantes.

→   L’un décrit la conversation qu’avait l’équipe soignante alors qu’on essayait de le réanimer, sans plus de traces de signes vitaux. Un autre informe le soignant de la présence d’un livre caché sous le matelas de son lit d’hôpital — à la grande surprise du médecin qui ne s’en souvenait plus. Un autre décrit des objets ou des personnes dans une pièce à côté de la salle d’opération où il n’est jamais allé. Un autre encore informe l’infirmière de l’endroit où elle a rangé sa bague avant d’entrer en scène… — tout ça corroboré après coup par le personnel en place.

Si j’étais psychologue clinicien, je me préoccuperais aussi de comparer ce que ces gens disent avoir vécu au contact de ce possible au-delà (événements, rencontres…), avec ce qu’est leur expérience de ce côté-ci du voile : constate-t-on des concordances entre les deux ?
Les témoignages parlent habituellement de réalités très différentes. S’il s’agissait d’une pure création de leur cerveau, comment pourrait-se projeter dans des scénarios qui n’ont aucune ressemblance avec les expériences qui lui sont déjà familières ?…

…Sans oublier les personnes concernées

« … s’il fallait une fracture du crâne pour ça, s’il fallait recommencer, je re-signerais !… L’important c’était que je fasse
ce pourquoi ma vie a un sens »
Marie de Solemne

Au-delà des pistes que les revenants d’EMI peuvent fournir à la recherche sur le cerveau, sur la conscience ou sur la réalité de l’au-delà, ces gens méritent d’être écoutés pour eux-mêmes. Bon nombre, suite à l’événement, ont fait face à la suspicion et à une grande solitude. Elles voudraient bien pouvoir nommer, jusqu’à le crier s’il le faut, ce qui semble avoir été la plus grande expérience de leur vie.

Dans leur propre chemin de croît-sens, d’abord …
Sans doute existe-t-il une vérité absolue qui régit le cosmos ou l’aventure humaine. Mais chacun est un cosmos en miniature, il doit reconnaître et assumer sa vérité personnelle ici, en ce moment. En outre, plusieurs semblent avoir pris conscience, à travers leur EMI, d’avoir une sorte de mission de vie à accomplir.
Comment donc insérer cette expérience décisive à l’ensemble de leur parcours de vie pour la suite ?…

… Ensuite pour en aider d’autres
Je suis de ceux qui croient que notre aventure a la valeur des liens que nous arrivons à établir avec d’autres. Bien des gens pourraient profiter du témoignage de personnes qui ont vécu l’EMI. À titre d’exemples, je pense à des gens qui font un séjour prolongé en prison et n’en voient pas la valeur, à d’autres qui ont du mal à se remettre du deuil d’un enfant ou d’un parent, ou à des gens tentés de faire appel à l’aide à mourir parce que leurs douleurs ou leur détresse leur cache le sens de leur vie actuelle.
« Tu enseignes le mieux ce que tu as le plus besoin d’apprendre » dit un adage…

Un moment avec Marie de Solemne

Je vous propose de vous laisser habiter par de pareilles questions en écoutant un des plus beaux témoignages que j’aie pu entendre à propos d’un vécu d’EMI : celui de Marie de Solemne. (2) La suite de sa vie est devenue méconnaissable, et pour le mieux.

Une particularité de son parcours n’est pas tant qu’elle ait gardé son secret durant 32 ans, de 25 à 57 ans : tant de gens n’arrivent pas à partager cette expérience avec leur entourage. Non, c’est qu’elle a entrepris durant ce temps de nourrir sa soif de comprendre : ça l’a amenée à faire un doctorat en philosophie, à étudier la sociologie, la psychologie, la pharmacie même …et elle a écrit 17 livres ! C’est à ce prix que des gens ont cru en elle.

Elle conclut avec simplicité sur son expérience : « Avoir vécu une expérience aussi extraordinaire… je pourrais comprendre que des gens ne me croient pas. Mon travail c’était : apprendre à aimer et aimer les autres. »

Se peut-il que nous ne soyons pas seulement des récepteurs, mais aussi des créateurs de sens ?…
Laissons notre cœur proposer sa propre interprétation…

Denis Breton

 

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(1) Une synthèse sur les expériences de mort imminente :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Expérience_de_mort_imminente
(2) Site de Marie de Solemne : https://mariedesolemne.blogspot.com

Ω

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