Les expériences de mort imminente : comment relier science et spiritualité ?… – Partie 1/2

forêt-lumière… Un thème qui n’a pas fini de déconcerter

Les expériences de mort imminente (EMI) fascinent psychologues,  spiritualistes et chacun de ceux qui en reçoivent le témoignage …à moins qu’elles les déroutent et qu’ils aient le réflexe de les discréditer.

Des gens reviennent d’un coma profond. Alors que le cerveau ne répondait plus, ils racontent après coup avoir vécu une expérience spirituelle hors du commun, qui les a transfigurés, et qui pour plusieurs semble avoir redessiné la trajectoire de leur vie pour la suite.

Après 50 ans d’investigation, la communauté scientifique ne sait pas encore trop quoi en penser. Y aurait-il là un pont d’expérience pouvant aider à comprendre comment se rejoignent les deux rives de la vie — l’expérience physique d’un côté, et de l’autre la perspective d’un au-delà qui lui donnerait tout son sens ?…
En voici une présentation. J’y ajoute mes propres réflexions, vous laissant en finale sur le témoignage-vidéo saisissant d’une personne qui a vécu l’EMI.

→  De quoi sont faites ces expériences ?

Les premiers échos systématiques remontent à des livres comme La vie après la vie, de Raymond Moody, philosophe et médecin américain (1975). Je me souviens avoir été captivé à lire ce livre.
Des sites comme Wikipedia (1) dressent de bons résumés de ces vécus : en bref, très souvent les gens se voient propulsés dans un ailleurs, via un canal de lumière, à la rencontre d’êtres rayonnants. Ils se sentent bien comme ça ne leur est jamais arrivé : paix, sentiment d’être aimé sans condition, sans jugement… En un éclair le film de leur vie a défilé à leur conscience. Ils ont flotté au-dessus de leur corps, observé l’équipe clinique qui tente de les réanimer. L’être de lumière les invite à revenir dans leur corps : leur expérience terrestre ne serait pas achevée. Mais on ne les laissera pas tout seuls, et ils reviendront…

Quels effets sur la suite de leur vie ?…

Pendant longtemps, plusieurs se sentent très seuls avec leur secret : alors qu’ils n’ont jamais vécu une expérience aussi nourrissante, leurs premières tentatives pour se confier se butent à des gens incrédules, quand ce n’est pas méprisants. Si bien que plusieurs s’enferment dans le silence pour des années.

Pour nombre d’entre eux l’expérience aura été décisive, apportant un sens nouveau à leur vie : certains changent d’emploi, de relations… Plusieurs se sentent habités d’un appel à faire connaître ce qu’ils ont vécu, à devenir des passeurs  de sens — comme Marie de Solemne, dont vous pourrez écouter le témoignage, présenté à la fin de cet article (2).

Qu’en disent les scientifiques ?

Tous perplexes, ils manifestent un éventail de réactions. Le nombre de plus en plus considérable des témoignages du genre et l’étonnante concordance de leurs dires ne peuvent pas laisser indifférent.
Certains scientifiques sont séduits, y voient des indices pour appuyer l’hypothèse que la vie se continuerait après la vie physique. Bon nombre semblent taire leurs convictions personnelles, peut-être pour protéger leur crédibilité scientifique.
D’autres ont le réflexe de pousser les explications d’ordre scientifique le plus loin qu’ils le peuvent. La plupart par souci de rigueur avant tout, sans doute. Un certain nombre parce qu’à leurs yeux la science suffirait à expliquer la vie et qu’elle finira bien par répondre à tout : ils invoquent alors des capacités du cerveau à générer pareil état de conscience, ou des mémoires physiques qui se seraient activées à l’occasion des traitements-choc reçus.

Il semble donc que le débat reste tout aussi ouvert qu’il y a 50 ans. Bruce Greyson (2001) conclut « Aucun modèle physiologique ou psychologique n’arrive à expliquer à lui seul toutes les caractéristiques communes des EMI  (…) Cette capacité de sensations claires et ces processus complexes de perception pendant une période de mort clinique apparente contredisent l’idée que la conscience est localisée exclusivement dans le cerveau. » (1)

Certains fouillent dans l’histoire des peuples, retrouvent des descriptions anciennes d’expériences rapprochées — par exemple dans le Livre des morts tibétains. D’autres recueillent des témoignages semblables venant de gens passés par une expérience-choc, mais as forcément à l’occasion d’une mort clinique appréhendée.

Qu’en disent des spiritualistes ?

Le médecin anesthésiste Jean-Jacques Charbonier, en équipe avec Annie Babu, a recueilli des témoignages d’EMI depuis 25 ans. À la suite de ces expériences, il avance l’hypothèse que le cerveau n’est pas à l’origine de la conscience, qu’il n’en serait que le récepteur.
Bien avant lui, Pierre Teilhard de Chardin — paléontologue, géologue et religieux, très reconnu au sein de la communauté scientifique — avait eu cette intuition déjà, et avancé que ce n’est pas le corps qui produirait la conscience, mais bien la conscience qui se donne un corps.
Cette conception rejoint tout à fait des enseignements spirituels véhiculés aujourd’hui sur l’Unité et l’interconnexion de toute vie — aussi bien issus de courants religieux instituées comme chez les Baha’is, que d’enseignements qualifiés d’ésotériques : une Conscience ou Énergie universelle se manifesterait dans de multiples formes — dont le corps et le cerveau humains.

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