Ma vie, comme une partie de ping-pong

ping-pong vie jeuAvez-vous déjà joué au ping-pong?

C’était mon jeu de salle préféré, quand j’étais au pensionnat. J’aime bien par moments comparer ma vie à une partie de ping-pong — avec en face de moi l’autre joueur : tantôt moi-même, tantôt quelqu’un d’autre, ou encore un événement qui m’arrive. Quel rapport avec la vie?…

  Tout d’abord, j’aime le ping-pong parce que c’est un jeu, pas une corvée : combien de fois, dans les premiers temps, je l’ai joué crispé, attentif seulement à ne pas perdre …ou à ne pas perdre la face devant les copains!
En même temps, c’est un jeu qu’on a envie d’apprendre à maîtriser. D’une balle à l’autre, j’ai à mettre au point ma stratégie pour retourner le plus souvent possible la balle, sans l’empêtrer dans le filet.

Retourner la balle n’importe où sur la table? C’est poche, ‘y a mieux à faire! Des balles me sont envoyées avec un effet spécial: je le constaterai seulement au contact de ma palette. Et si c’était une balle difficile à encaisser la première fois, je gagne à m’y prendre autrement, pour qu’elle ne me soit pas retournée encore comme ça. Il arrive même que la partie se joue à quatre: ça complique la donne encore plus!

Un autre aspect m’attire dans le ping-pong: si les protagonistes en font une complicité joyeuse, explorant le meilleur d’eux-mêmes, ça devient une sorte de danse. Ils oublient presque qu’il s’agit d’un jeu de compétition, deviennent complices à un autre niveau : pour l’un comme pour l’autre, la victoire sera d’avoir bien joué — et un senior est heureux de donne sa chance au novice, sans trop en avoir l’air.

Quel rapport avec la vie?…

Si je repense de temps en temps à cette image du ping-pong, c’est qu’elle m’aide à remettre devant mes yeux des éléments du grand jeu de ma vie qu’il m’arrive d’échapper.
Je reçois des balles de tous côtés. Tantôt ça vient du dedans : une forte émotion me traverse, et je ne sais pas l’accueillir, je dramatise, je me déçois… Tantôt c’est un reproche: d’une conjointe, d’un patron ou d’un voisin au caractère, disons, dépareillé… ça me rentre dedans, ça n’est pas toujours justifié, et j’ai du mal à ne pas «le prendre personnel»… Des fois c’est un événement qui contrarie mes plans et me laisse inquiet de l’avenir: perte d’un être cher, d’un emploi, … C’est même par moments une bonne nouvelle: distrait par mon agenda, j’échappe l’occasion de la célébrer… Ou c’est un compliment auquel je ne sais pas toujours dire merci… Quoi encore?… des fois, une intuition persistante, qui ressemble à un clin d’oeil de la Vie pour me dire : «regarde don’ un peu à gauche… essaie ça encore…»

Compter des points compte-t-il tant que ça?…

Ce qui m’arrive dans la vie, ou d’où vient la balle, a-t-il une réelle importance? Ou est-ce plutôt la façon que je vais trouver de renvoyer cette balle?… Si j’apprends de mes expériences, je ressens que ma maîtrise du jeu augmente : même face à une balle peu familière, j’en arrive à reconnaître l’angle où je dois placer ma palette, et j’aiguise mon aptitude à lui donner un effet bien personnel. 

De partie en partie, j’en arrive à me faire une idée de la stratégie à mettre au point, et je suis moins désarçonné par les balles imprévisibles qui s’amènent… 

Côté défis, j’ai à déjouer l’idée la vie que la vie ne serait qu’une expérience gagnants-perdants où il s’agirait de tirer son épingle du jeu: une curieuse expérience de survie qui se prend pour la vie… J’ai aussi à réaliser que la peur de perdre à ce jeu ne peut que baisser mon niveau d’énergie : il me faut mettre au point une autre perspective, me ramasser autour de mon envie de réussir.

Une stratégie de fond?…

Avec le temps qui passe, je me fais une meilleure idée de la raison d’être du jeu lui-même. Toutes ces balles qui me bombardent — qu’elles viennent de l’intérieur ou du dehors, ça n’est peut-être qu’une école, un grand prétexte à me relier: avec moi-même, avec une personne aimée ou mal aimée, avec un événement en apparence défavorable, que j’ai à encaisser avec un sourire puis à déjouer encore… 

Oui, j’aime bien la vision que je serais une étincelle du Divin lancée dans un grand jeu de ping-pong, à faire l’expérience de toutes les balles qu’on peut recevoir et envoyer — de toutes les trajectoires qu’on peut donner aux énergies de la vie qui nous traversent.
Comment garder de l’enfant la vision d’un grand jeu?…  Comment permettre à notre enfant intérieur, toujours là, de continuer à jouer la vie?…
Une stratégie à apprendre par coeur, peut-être,  et finir par ne plus compter que sur elle: quand j’ai le cœur léger, j’appelle ça faire l’amour à la vie  …le plus souvent possible.

«…Moyen contrat!…» me direz-vous? Et si c’était vrai que nous l’avons choisi avant même d’entreprendre la partie…

«…Parfois très ping, …parfois très pong…»

Aimeriez-vous laisser jouer cette image du ping-pong en vous?…
Je vous partage une petite vidéo candide, genre reggae, que je viens juste de découvrir!

Ω

Vos commentaires sont bienvenus, particulièrement s'ils proviennent de votre vécu et s'ils peuvent éclairer notre quête de sens à tous.

2 réflexions au sujet de “Ma vie, comme une partie de ping-pong

  1. Au ping-pong, il faut retourner la balle aussi rapidement que possible. Dans la vie, il vaut souvent mieux laisser passer la balle sans la retourner!

    1. Hmm… Vous ouvrez une nouvelle fenêtre intéressante.
      Ma décision de retourner la balle ou de la laisser passer fait aussi partie du jeu.
      Quel sentiment l’inspire?… Je gagne ou je perds MA partie par l’intérieur…

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