Mes plus grands rendez-vous d’évolution

Ceux qui m’ont lu déjà savent que j’aime me donner des questions-piège, puis me provoquer à y répondre. J’en fais de temps en temps mes synthèses d’étape sur mon parcours de croissance; du coup ça va peut-être vous paraître un peu aride. 

Ce matin, je me suis demandé quels étaient mes plus grands défis d’évolution.  Je m’exerce à y voir des tremplins plutôt que des occasions de me décevoir. 
Je n’ai pas tardé à en identifier trois — je parle pour moi, mais je parie que quelques terriens se sentirons membres de mon club par moments…

  Dualité ou Unité : choisir…

C’est long de nous détacher d’une vision de dualité — celle qui voit la Source de la vie en haut et nous en bas, celle qui sépare tout en bien et en mal, qui trouve normal que la vie se construise entre gagnants et perdants…
Derrière, subtilement, une approche de survie:  la peur de manquer.

J’ai mis bien des années à accueillir la vision qui propose que tout est Un, interdépendant, si c’est vrai que le Divin serait tout ce qui est, qu’Il nous traverse autant qu’il nous contient. J’aime aujourd’hui à me voir comme une branche de l’Arbre divin, tricoté des mêmes fibres, lancé dans le grand jeu d’en retrouver la mémoire…
Je me dis que tout ce qui nous arrive n’a d’importance que comme prétexte à nous relier. C’est devenu mon premier critère de discernement: «…ça réunit ou ça sépare?…» Aussi, j’arrive mieux à décrocher de la tentation de plaire à Dieu: la gratitude a meilleur goût. Et ça m’est plus facile de sursauter quand je juge encore, reproche et compare les gens en valeur. Les raisons de m’émerveiller de la vie se bousculent à ma porte, elles deviennent une racine de ma confiance en demain.

L’amour, «…oui mais…»

Un regard d’enfant ou un geste d’amoureux viennent nous chercher facilement… Nos chansons sont pleines de mots d’amour: sûr que ça doit être ce qu’il y a de plus noble…
Mais nous rangeons l’amour au garde-robe des belles valeurs, comme un vêtement qu’enfant nous gardions pour le dimanche. Car devant nos besoins ou nos problèmes, nous avons vite fait de porter nos vêtements de semaine: souvent des armures de combat. L’amour ne nous habite pas encore comme un réflexe…

J’ai mis du temps à envisager que l’amour inconditionnel puisse être la seule nature du Divin — donc la mienne et celle des autres — et donc la seule clé d’efficacité sur le long terme. Plan personnel ou collectif, c’est du pareil. 
Lentement j’admets que seule la pratique de l’amour peut me faire évoluer; le reste va partir au vent. Me voir en amour  avec tout ce que je touche m’aide à m’inclure, ça ne va pas tout seul: des restes de conditionnement religieux… Déjà quand même, j’apprends à aimer les gens en me respectant: sans prendre sur mes épaules ce qui leur arrive, sans m’affecter avec leurs émotions. Tout compte fait je trouve que l’éternité, c’est une bien bonne idée: je n’ai pas trop de tout ce temps pour mettre au point mon mode d’emploi !…

Libre, «…mais c’est quand même la faute des autres…»

Nous avons soif de liberté. Mais qui croit vraiment que le Divin nous a faits libres?… Ça nous rassure de nous considérer victimes, ça nous permet de sauver la face …à nos propres yeux d’abord. Ce qui fait que nous voyons nos déboires comme une affaire de hasard, peut-être même de destin. C’est la faute des autres, des circonstances… Si bien qu’au total on n’est pas certain que dans la vie la justice existe vraiment et toujours — en tout cas, elle paraît bien compliquée!

Que d’années j’ai mis à oser faire l’hypothèse que tout ce qui m’arrive obéit à la même loi semence-récolte que j’observe dans mon potager! Combien de fleurs j’arrose encore dans ma caboche ou mes propos, alors que ce ne sont pas celles que j’aimerais voir pousser…

Ai-je projeté mon aventure de vie avant même de naître? Ai-je choisi mes parents et certaines rencontres cruciales qui viendront?… Est-ce vrai que tout est longueur d’onde, vibration, et que ce sont celles que d’instant en instant j’envoie à la Vie qui vont faire mon expérience de demain? Humm… 
Par moments ça me paraît démesuré de le penser. Pourtant, il n’y a que cette perspective pour me faire comprendre un peu pourquoi la souffrance existe… ou comment peut bien fonctionner la justice de la vie. 

Attention! Si mon âme a convenu un chemin de vie pour moi, si par la suite je la façonne librement par mon état d’esprit, ça ne veut pas dire que je me retrouve seul pour me dépêtrer avec ce qui m’arrive. J’ai eu bien des preuves d’avoir été aidé, de l’intérieur ou à travers les événements, de mystérieuses façons. Des forces sont là qui me dépassent, c’est sûr… pourvu là encore que je les appelle à moi, et que je lâche prise à leur faire confiance. Je crois comprendre qu’alors mon libre arbitre est toujours respecté.

Bon, je m’en vais prendre l’air. J’espère ne pas vous avoir donné trop mal à la tête! Merci de m’avoir fourni l’occasion de mieux nommer mes boussoles.

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