«Prenons-nous humblement pour Dieu…»

«…Si je me souviens que je suis divine…»
Est-il trop audacieux de se considérer tissé des mêmes laines que la Source divine ?…
La marche est haute, vous me direz …surtout si en plus on prétend que ça nous sert de garde-fou pour ne pas glisser dans l’orgueil !

C’est pourtant la vision dont a témoigné Marie-Odile Sansault, au départ d’une des causeries qu’elle donnait à Bourges.  (Voir aussi mon article Pouvons-nous nous guérir ?
Pas banal, pour une inspiratrice aussi contagieuse, qui réunit plus de mille personnes sur Youtube à chaque causerie qu’elle anime.
Comment comprendre le paradoxe qu’elle évoque ici ?…

  «JE SUIS»

« Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, JE SUIS.
Évangile de Jean, 8

Marie-Odile Sansault affectionne de dire «mon JE SUIS» : elle nous parle là non seulement de sa connexion avec Dieu, de Sa présence en elle, mais de son identité comme partie du Divin, bien plus vaste que sa personnalité humaine — celle-ci a été nécessaire à son incarnation, mais n’est qu’un habit de surface momentané.
Je la laisse en parler elle-même d’abord :

«Ça a été une grande surprise de voir le succès de ces assemblées quand j’ai proposé qu’elles se prennent à l’initiative de mon JE SUIS.
Parce qu’un jour j’ai entendu ‘‘assemblée de guérison’’. Alors, je me suis dit : ‘‘Oh! lala! C’est quoi ces trucs-là? Pour qui tu te prends?’’ (…)
Et là je me suis souvenu que si je me prends pour une humaine, en effet je suis dans l’orgueil, dans la présomption;
tandis que si je me souviens que je suis divine, je suis Dieu tout simplement, alors là les choses deviennent bien plus simples, et l’humilité peut revenir. (…)»

«…Rendre ma personnalité transparente au point que…»

La suite nous en fait comprendre un peu plus :
«(…) Notre objectif pendant cette journée c’est de faire en sorte que notreJe’ la personne qui dit ‘Je’ et qui est donc là sur un plan humain — rende sa personnalité transparente au point que l’onde divine du JE SUIS puisse circuler dans le corps et rétablir une vérité, qui en est partie lorsque nous avons donné priorité au formatage humain qui a été le nôtre, qui est le nôtre, et dont nous avons eu besoin pour faire l’expérience du libre arbitre dans la densité, sur la Terre et dans l’Humanité.»

Avons-nous besoin d’en comprendre aussi loin ?…

Savoir d’où vous venez, ce que vous deviendrez dans la suite : avez-vous naturellement ce genre de soif ?… Rien ne vous y oblige.
En fait, je vois notre parcours humain comme une randonnée. Certains vivent ça en Roger-bon-temps: ils se voient vivre ça au jour-le-jour sans but trop précis, veulent voyager légers d’esprit et de bagage.
D’autres sont plus du type explorateur : ils ont en tête un site qu’ils rêvent de découvrir, accepteront de porter un plus gros bagage si ça le permet.
Derrière cette randonnée, il y a comme une horloge bien huilée : les premiers veulent simplement qu’elle donne l’heure juste; d’autres vont se captiver à la démonter pour en comprendre le tic-tac. Bref, il y en a pour tous les goûts.
Je reste convaincu que toutes les expériences sont légitimes, tous les rythmes de progression aussi — pourvu que nous nous gardions en route, que nous en apprenions toujours quelque chose.

Ceci dit, je serais plus du deuxième type. C’est pourquoi, sans doute, j’éprouve un grand intérêt à scruter de près cette compréhension plus large que Marie-Odile se passionne à vulgariser.

Ma compréhension

Marie-Odile souhaite donc nous accompagner à découvrir notre JE SUIS, à ses  yeux notre identité permanente, qui habite notre espace du cœur. Par contraste, notre personnalité nous définit une identité temporaire dans la forme humaine; elle est largement sous la gouverne de l’ego, qui occupe une bonne part de notre espace mental.

À propos de l’ego, j’avais lu bien des pages de psychologues . Mais je n’ai compris sa place dans mon expérience de vie qu’au moment où on m’a proposé une relecture de la Genèse de la Bible — cette mythique histoire d’Adam et Ève.
Bien souvent nous la  prenons comme une simple fable, délaissée parce qu’elle ferait de nous des pécheurs qui ont chuté dans l’amour de Dieu.

Réinterprété aujourd’hui, je vois ce récit biblique décisif pour comprendre le paradoxe évoqué par Marie-Odile : pour vivre notre expérience dans la peau d’un être humain, nous avions besoin d’oublier pour un temps qui nous sommes en réalité. L’ego allait nous permettre d’explorer des dimensions sombres de l’énergie du grand cosmos — pour mieux les mettre en contraste avec les énergies de l’amour.
C’est pourquoi je me suis captivé à faire connaître cet autre sens, dès la création du blog Croque-lumière : ça a donné l’allégorie ‘Une bien belle histoire’. Elle vient appuyer ce que Marie-Odile a entrepris de nous faire comprendre ici.

La notion du JE SUIS vient donc nous sensibiliser à notre identité profonde : nous sommes des êtres pleinement divins, tous des chefs-d’œuvre issus de la même Conscience universelle. Nous vivons pour toujours à l’intérieur de Dieu : c’est la seule réalité qui existe*. Imaginons ce que ça pourra changer le jour où nos enfants apprendront que se prendre pour un autre, c’est se dévaloriser singulièrement.

Quelles images vous viennent ?…

Je vois mon aventure d’incarnation comme celle de remonter jusqu’à la Source de la vie pour connaître Son regard sur moi …et mon projet avec Elle. J’ai fini par résumer la chaîne de ma vie en trois mots : aimé …aimable …aimant. Le reste est décoratif. J’ai décidé de croire que l’amour dont j’ai si soif est bien mon unique nature, tout comme le seul outil porte-bonheur et guérisseur.

Par moments j’aime me voir comme une branche du Grand arbre de la vie, tissée à même Ses fibres : où finit le tronc?……. où commence la branche? Quel beau mystère !

J’ai aussi esquissé ce dessin, où je me représente la Source divine comme une immense lumière qui m’enveloppe. En son centre, derrière moi, une main paternelle et l’autre maternelle se déposent avec tendresse sur mes épaules, tandis que je regarde vers la Terre avec fierté…  Je L’entends dire sur moi les mêmes paroles qu’Elle a dites à Jésus, transfiguré : «Celui-ci est mon fils bien-aimé…»
Je me suis attribué un Oscar pour cette imagerie ! (s.o.s.: je cherche toujours quelqu’un qui amènera cette esquisse plus loin…). Elle m’aide à entrer dans l’émotion d’être aimé sans limite, et envoyé sur Terre pour partager ma confiance à tous vents.

Passer de la tête au cœur…

Nous voir comme des ambassadeurs du Divin ne vient pas tout seul : en son temps, je suppose, sans rien forcer. Pour moi, on dirait que j’y arrive à mesure que je permets à la Vie de m’aimer — et ça, c’est quand je passe de la tête au cœur.
Mais quand je n’y arrive pas ?… Je me dis que la Source est bien capable de faire à ma rencontre le chemin que je n’arrive pas encore à faire vers Elle.

…Mais tout ça doit basculer !

Des enseignements comme ceux de Jeshua ou vulgarisés par Marie-Odile m’aident puissamment. Ils nous rassurent que nous sommes entrés dans le grand réveil de l’Humanité — tout le contraire d’une fin du monde.
Nos soubresauts actuels manifestent notre résistance à nous reconnaître divins, justement. Mais ils sont l’occasion d’un immense coup de balai, qui va faire place nette pour le réveillon du monde : nous enfantons aujourd’hui cette espèce humaine renouvelée, rien de moins. Le chantier nous attend.
Pour ce qui reste encore à guérir en nous, j’aime à croire qu’il suffit d’avoir en poche l’authentique passeport vaccinal …celui de l’amour.
Comment résonne en vous cette perspective ?…

Humblement vôtre,

Denis Breton
______________
* La vision que Dieu est tout ce qui existe, avec nous à l’intérieur :
J’ai été heureux de retrouver cette conception en toute lettre dans un enseignement de la foi Baha’i.

4 réflexions au sujet de “«Prenons-nous humblement pour Dieu…»

  1. Bonsoir Denis,

    Me voilà bien impressionnée après la lecture de ton article ! Je crois que c’est la première fois que je vois un écrit basé sur une transmission que j’ai faite et j’en suis toute émue.

    Ce que tu écris à partir de la base des propos que j’ai tenus est tout à fait en phase avec ma propre perception et je ne peux donc qu’approuver ta publication. En plus, j’aime le style avec lequel tu rédiges !

    Bravo Denis et grand merci depuis la Normandie où je suis de passage pour animer un séminaire “Regard de Vérité” qui se termine demain.

    Dans la joie de cheminer avec toi.

    Marie-Odile

  2. Bonjour les amis, frères et sœurs. J’étudie la vie de Jésus depuis des dizaines d’années et je me dois en conscience d’apporter quelques précisions en rapport avec ce que j’entends du JE SUIS.
    Il n’y a qu’un et Unique JE SUIS, IL EST synonyme de la grande et unique Source, du père de tous les Univers passés présents et futures, que l’on symbolise aussi avec le mot Dieu. Mais Jésus n’est pas Dieu !!! Il a dit le Père et moi nous sommes uns, ce qui n’est pas pareil. Et constamment toute sa Vie, il cherche non pas à faire sa volonté, mais la volonté du Père, et il répond à celui qui lui dit bon Maître, “seul Dieu le Père est bon !!! Alors si Jésus ne dit pas qu’il est Dieu, comment pouvez vous le dire, même humblement !!!!!

    Comme Jésus nous pouvons dire JE SUIS, et entrer en résonance avec le grand JE SUIS, car nous sommes ….. ETRE humain….., le verbe a été déposé en chacun d’entre nous, et mon JE peux conjuguer le VERBE au présent en disant JE SUIS. Je ne peux donc pas Avoir un Je suis, mais je peux dire JE Suis, même si je comprends que c’est une façon de nommer le dépôt divin en nous que de dire avoir un Je suis.
    Par contre j’ai une Âme, mon âme, en fait c’est moi au quotidien dans ma quête du divin, le bébé du corps céleste(Être) et du corps humain (humus, terre), quand mon CIEL a fait l’Amour à ma terre, la Nouvelle naissance. Cette âme est appelée à une transformation progressive à l’image de l’ETRE en moi, qui m’éclaire, me conduit, me guide, m’inonde de son Amour. L’Amour qui guérit mon âme de ses limitations et de ses luttes bienfaisantes, qui par expérience, pas à pas, sans brûler les étapes, s’élève vers le moment tant attendu de la fusion avec l’Esprit….. ( ÊTRE) C’est la Vie éternelle promise par Jésus, qui nous montre le chemin.

    Jésus dit: j’ai mis devant toi la vie et ma mort, choisis la Vie…. Nous pouvons nous questionner, est-ce la mort du corps ?? Non… Est- ce la mort de l’Être en nous ??? Non, impossible, l’Être est hors temps, immortel, parfait….. Alors il nous reste une seule possibilité: c’est la mort de l’âme, mon âme dont je suis responsable de donner la vie à chaque instant, dans mes pensées, mes parole et mes actes,…. L’âme, c’est la partie de mon existence qui devient, qui fait l’expérience, qui ressent, qui pleure et qui ris, qui se décourage et qui repart, réchauffée par le soleil du dedans…. Cette âme a un moment de naissance, comme tout être vivant dans le temps et dans l’espace, c’est la naissance en conscience pour l’âme…. et la suite ??? Elle est optionnelle, ou bien mon âme se donne la Vie, et ma personnalité associée gagne la vie éternelle,( je vous appelle tous par votre nom dit Jésus) ou bien si l’âme ne se donne pas la vie, alors c’est la mort du pécheur dont parle Jésus, ( pécher veut dire manquer la cible).

    Je pense que vous avez compris le danger d’orgueil de dire que nous sommes Dieu. Jésus dit de nous que nous sommes fils et filles de Dieu, par la Foi et dans l’exercice quotidien du temps et de l’espace, en présence du JE SUIS. Notre Maître Jésus, est le très long chemin qui nous mène au Père, car si nous voulons rencontrer un jour le Père face à face, nous devons DEVENIR semblable à Dieu, c’est l’injonction de Jésus…….on ne peut court-circuiter le long chemin de l’expérience en se proclamant Dieu, cela a été la proclamation de Lucifer à tout un univers, et nous en payons encore les conséquences en ces jours !!!!!! Soyez vigilants mes amis…..
    Votre serviteur. Samuel

    1. Bonjour Samuel,
      Merci du cadeau de votre réflexion approfondie.
      Quel beau paradoxe, trouvez-vous aussi ? de nager en plein mystère quand il s’agit de nous représenter la Source de toute vie, ou le miracle d’en faire partie, et pourtant d’avoir tant soif de nous y relier…
      Denis Breton

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