Renée Claude: « tu salueras le bonheur pour moi… »

Renée ClaudeRenée Claude — l’amoureuse, la sensuelle, la rayonnante Renée Claude —vient de nous quitter cesjours-ci. À 80 ans en CHSLD, traversée d’alzheimer, le coronavirus l’aurait emportée.
Et si c’était plutôt la mystérieuse mémoire d’un ailleurs qui l’avait fait partir, avec l’envie d’aller chanter le bonheur sur d’autres scènes ?…

Un bonheur dont elle nous révèle un des secrets, dans cette chanson de Stéphane Venne qu’elle a tant chantée : Tu trouveras la paix dans ton cœur. L’occasion est trop belle de vous partager cette chanson à nouveau ici !…

→  Chanter encore et encore…

Je vous partage un petit bijou de témoignage à son sujet, que nous devons à Gilles Gougeon dans une simple chronique du lecteur (1).
Il y écrit  « (…) En me promenant avec ma mère dans le corridor étroit du CHSLD, je l’entendais chanter. Chanter. Toujours chanter, fredonner, murmurer des mots incompréhensibles, mais en harmonie avec sa voix affaiblie. »

En pleine épidémie où plusieurs aînés nous quittent pour de bon; au moment où notre collectivité se questionne : faut-il vraiment chercher à prolonger leur vie ?… et si c’était plutôt de mieux les accompagner pour ajouter de la vie à leurs années ?…

Oui, tout ça me fait réfléchir. Renée Claude est apparue heureuse à travers  son expérience d’alzheimer.

Je parierais même qu’elle est décédée comme elle a vécu : heureuse. Je ne l’ai pas connue personnellement, mais toutes les chansons avec lesquelles elle a enchanté ma jeunesse,  et encore à l’âge mur,  me paraissent une façon de « saluer le bonheur » — une expression que j’affectionne, empruntée à mon collègue François. Ça donne la parole tantôt à l’esprit, tantôt au corps, toujours au cœur. C’est aussi le témoignage qu’en donnait récemment son conjoint lors d’une entrevue radiophonique.

Quand je transpose ce brin de réflexion à ma propre vie, je me dis qu’en définitive personne ne peut décider d’être heureux à ma place. Il me  revient d’enraciner mon bonheur toujours un peu plus creux, à l’abri des vents qui décoiffent …et longtemps avant l’âge où la maladie semblera  en décider pour moi.

« Ils sont au dedans de toi, les plus merveilleux couchers de soleil.
Ils sont au dedans de toi. Ils attendent que tu les réveilles… »

Je laisse Renée Claude vous chanter elle-même cette chanson hors d’âge, une fois encore…

Denis Breton

 

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(1) Gilles Gougeon, « La dernière scène de Renée Claude », Le Devoir, Lettres, 2020-05-14.
Le texte intégral : https://www.ledevoir.com/opinion/lettres/578902/la-derniere-scene-de-renee-claude.

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