Le pape François reconnaît les abus d’un clergé : qu’en est-il de l’institution?

Nombreux ont déploré que le pape François n’incrimine que des personnes dans les actes d’abus ou de violence exercés sur les enfants des pensionnats autochtones. Rien à dire sur les consentements, et même les compromissions de l’Église auprès des gouvernants, à effacer l’Amérindien au cœur de ces enfants?…

Il y a toute une réflexion à faire là-dessus. Pensons à deux pistes de questionnement, entre autres :

  Faire le procès d’une institution?

Incriminer l’Église en tant qu’institution, surtout si elle chancelle déjà sur ses bases, n’aura-t-il pas comme résultat de déresponsabiliser ses acteurs derrière? Qui mène la barque? Qui pousse à l’immobilisme — par exemple sur la place faite aux femmes?…

Une institution est-elle autre chose qu’une projection de la conscience collective de ses membres, une modélisation figée dans le temps aussi longtemps que ses artisans la maintiennent en place sans eux-mêmes évoluer dans leurs valeurs et priorités?…

Que proposait le Christ?

Jésus a invité à faire communauté dans l’amour mutuel : «Regardez comme ils s’aiment…» disait-on des premiers chrétiens. Pouvait-il avoir en tête de fonder une institution, lui qui connaissait si bien la liberté sacrée donnée par la vie à chaque être humain, le pouvoir d’un collectif à changer les choses quand il unit ses forces, et aussi les dérives auxquelles mènent les recherches insécures de pouvoir sur d’autres?…

Une Humanité en passe de migrer de la religion à la spiritualité?

Une institution religieuse, soucieuse de sa durée, a une forte tendance à à se prétendre dépositaire d’une vérité universelle. En échange, elle offre un sentiment de sécurité et d’appartenance bien visible. Du coup, elle est à risque d’une fixité des valeurs, des modèles d’action et des rapports humains au nom d’une autorité à préserver, souvent considérée de droit divin.

Une spiritualité renvoie ses adeptes à l’écoute intérieure de leur vérité. Choisie par les personnes, puis témoignée dans l’amour, elle s’avère créatrice comme l’est l’amour.
Se peut-il que les chaos du monde actuel, par la recherche intérieure qu’ils suscitent en chacun de nous, nous donnent un coup de pouce pour sauter du nid, devenir pleinement adultes dans notre positionnement face à la vie — qui ne serait qu’un passage réellement assumé de la peur à l’amour. …Et que c’est en plein ce dont rêve notre cœur en direction d’un monde renouvelé?…

Denis Breton

1 réflexion au sujet de “Le pape François reconnaît les abus d’un clergé : qu’en est-il de l’institution?

  1. Cher Denis,
    Quelle belle description tu fais de ce périple papal au Canada qui aura coûté aux contribuables, pas moins de 100 millions$. Lorsque nous prenons conscience que le Christ (Jésus) lors de son passage sur la terre, est venu nous transmettre un message d’AMOUR et non fonder une église (l’homme aura réussi cela pour en faire une monnaie d’échange, pour gagner notre ciel, tout en nous gardant bien dans la soumission quasi-totale tout en nous faisant croire que nous avions besoin d’eux comme intermédiaires au salut).

    Comme nous sommes à une époque de grandes révélations, la religion catholique n’est pas en reste. On le voit bien avec les enfants autochtones et le frein qu’a l’Église à présenter d’authentiques excuses et il y a tant d’autres choses qui ont ou vont surgir encore, nous laissent dans le doute d’une vraie sincérité de sa part… c’est beaucoup plus gros qu’on ne le croit et l’avenir le dira et l’avenir c’est maintenant.

    Tu exprimes tellement bien ce dont rêvent nos cœurs vers ce monde renouvelé…
    Je m’arrêterai ici…

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