Mes quatre piliers de construction du sens — Synthèse. 1e partie / 2

piliers, temple grecSi quelqu’un vous avance des visions de la vie attrayantes, mais déroutantes, vous aurez tendance à les comparer à celles de votre héritage religieux. Il se peut que vous y voyiez des hypothèses stimulantes, ou encore que vous finissiez par lui demander: «…Qu’est-ce que ça change à ta vie?…»

J’ai essayé de répondre à cette question pour moi-même, me suis demandé quels sont aujourd’hui mes points d’appui les plus importants dans ma recherche du sens ou pour donner cohérence à mes choix concrets.
En effet, la question «Comment peut bien fonctionner la vie?…» est difficile à séparer d’une autre: «Qu’est-ce que je fais avec la mienne?…»

Réunir le sens et l’action

Quand les réponses se rejoignent —  qu’on a le sentiment à la fois d’être sur le bon sentier et de maîtriser ce qui nous arrive — on trouve une paix intérieure, largement synonyme de bonheur. Sinon c’est le trouble, le doute, qui peuvent finir en cul-de-sac: «À quoi ça rime de vivre?…»

Voici ces pistes devenues des piliers de compréhension de la vie pour moi, aussi bien que des repères d’action. Les quatre mots-clés sous le titre de l’article les nomment. J’en ai fait des piliers dans ma trajectoire personnelle, mais ils concernent aussi celle de l’Humanité: elle me paraît être entrée en enfantement, et il semble que celui-ci s’accélère.
Dans cette première partie, j’aborderai le thème de l’Unité de la vie et celui de Vivre dans l’amour. *

L’Unité de la vie

Tout est interconnecté
Plusieurs courants religieux (Catholique, Baha’i,… ) proposent que Dieu est tout ce qui existe, et que nous sommes à l’intérieur. J’ai mis du temps à m’apprivoiser à cette perspective; c’est aujourd’hui la plus belle hypothèse que je connaisse entourant la vie. Elle est un écosystème d’écosystèmes où tout est en interaction. Elle m’a permis de me défaire d’une autre vision: celle d’un Dieu en haut qui juge, et nous en bas qui devons lui plaire. Non, je suis une étincelle du Divin qui a pris pour un temps forme humaine, le «Je suis» qui dirait tout de la vie…

Unité de la vie: La science se limite à observer et mesurer des manifestations matérielles. Pourtant, elle a le même présupposé : la vie ne peut être en équilibre que si elle est Une. Les découvertes sur l’ADN témoignent d’une programmation de la vie extrêmement ordonnée, qui ne peut être l’effet du hasard. C’est ce qui permet à la physique d’intégrer progressivement les lois de la relativité générale, sans savoir encore comment y raccorder ce qu’elle découvre dans la mécanique quantique.

En langage simple, c’est la vision que tout est interconnecté. Si je vous rencontre, chacun inspire l’air que l’autre a expiré …même si nous sommes en conflit! C’est la vision que tout s’influence mutuellement: une goutte d’eau doit s’adapter à la forme de l’océan ou à sa température, mais elle-même affecte toute la masse d’eau. Et plus loin même: la physique quantique en est rendue à mesurer qu’on influence un phénomène déjà simplement à l’observer!

Qu’est-ce que ça change à ma vie?…
J’aime à me considérer comme une vibration de la Source universelle, ou encore une branche du Grand tronc divin  — bien sûr, si je m’en coupe, je vais dépérir. Et comme je me dis que cette Conscience-source ne crée que des chefs-d’œuvre, ça me pousse à accorder à chaque être la même valeur que moi, quelles que soient ses apparences ou son parcours.

J’en suis venu à une décision: accorder du prix à revenir à ma communion avec le Divin, sans attendre de tout comprendre, même quand je me sens tout croche. Dans des instants, je respire à neuf le Divin de l’intérieur, et joyeusement ça devient un Nous. Par exemple pour créer mon optimisme en début de journée, pour éclairer une décision délicate ou réagir à une émotion difficile. Puis je repars jouer la vie avec confiance…  J’en tire un sentiment de paix, de sécurité et de pouvoir sur ma vie; ça devient palpable. **

Et ça se répercute sur ma vie relationnelle: j’en arrive à retenir comme valeur centrale la réciprocité: je me pratique à utiliser les mêmes critères pour les autres que pour moi-même. Dans le bénévolat, je sélectionne les implications où je pourrai associer joie de vivre et service.
Je me ramène plus souvent à me dire que ce que je fais vivre à un autre, c’est un appel à la Vie de m’en faire vivre l’expérience pour moi-même. Vous connaissez l’histoire des Grandes cuillères? Deux monastères sont nés, où les moines ont reçu de très longues cuillères. Dans le premier, ils sont tous morts de faim: la cuillère était trop longue pour être portée à la bouche. Dans le second, les moines étaient joyeux et rondelets: ils se donnaient à manger mutuellement…

Cette histoire ne dit rien d’autre que ce que nous avais proposé Jésus de Nazareth, et que bien des courants religieux ont appelé la Règle d’or: «Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse».
Ça a coloré inconsciemment jusqu’à mon choix de vie: en donnant un père à des enfants blessés j’ai trouvé à guérir le père blessé en moi. Et je ne crains pas de vieillir seul ou de mourir: pour sûr il y aura des bras pour m’accueillir…  Je ne le vis plus comme une exhortation morale, mais comme une sagesse calquée sur le fonctionnement même de la vie. Imaginons à quoi ressemblerait le monde si tous nous en étions convaincus…

Et justement, je vois mes relations s’étendre de plus en plus à l’échelle du monde: je crois aujourd’hui que j’ai mon cadeau à lui faire, car c’est le même qui va me faire grandir. Je ne peux plus séparer mon bien-être individuel du bien-être collectif: les deux sont interdépendants, répondent aux mêmes lois d’unité et de croissance. Passer peu à peu des solutions de peur de la vie du type moi-ou-l’autre, retrouver une vision d’unité du type moi-et-l’autre…

L’amour, notre unique nature

Une vision d’Unité nous place déjà sur le terrain de l’amour. Nous faisons tous l’expérience-racine de trouver comme ça fait du bien de se sentir aimé, puis de constater qu’alors ça va tout seul d’aimer à notre tour… Et même un mal-aimé, un criminel, éprouvera de la compassion pour un oiseau blessé…
Peut-être le reste de la vie ne devient-il qu’un enrobage autour de cette vision, à mesure qu’on la comprend mieux?… Du coup, croire que nous ne serions que ça: des êtres d’amour, comme la Source, pourrait-il illuminer de temps en temps cette pièce de théâtre irréelle et provisoire que nous nous jouons aujourd’hui?…

Pour moi, cette expérience sensible s’est doublée d’une approche logique: je me suis dit que si la Source de la vie était capable de concevoir la danse des galaxies ou la perfection d’une fleur que je foule aux pieds, elle devait bien vivre par bonheur et alors nous avoir créés pour le bonheur. Devant une situation qui paraît injuste ou déplorable, je ne me demande plus «Pourquoi Dieu permet-il ça?…» Avec émotion, j’ai conclu que la souffrance ne pouvait venir que de l’Humanité, qui en se croyant séparée de Dieu (Dualité) ne pouvait que vivre la peur et le manque — une expérience de survie heureusement provisoire.

Les gens que j’admire le plus, même écorchés, sont des gens qui ont éclairé des facettes de l’amour: pour moi c’était ma mère, Jésus, Édith Piaf, Mère Teresa, Jean-Pierre Ferland, Jean Vanier…Toutes mes lectures en quête de sens n’ont fait que consolider cette vision qu’il n’y a que l’amour de vrai, que c’est forcément notre vraie nature, que tout ce qui nous arrive même n’est probablement qu’un grand prétexte à nous relier — sauf qu’il nous faut dépasser la peur de l’autre et pratiquer l’amour jusqu’à en retrouver le réflexe.

Qu’est-ce que ça change à ma vie?…
Mon expérience m’a prouvé que de m’investir sur cette longueur d’onde avait de quoi enchanter ma vie. Pour sûr être dans l’amour est vraiment le meilleur synonyme que je connaisse à la fois du sens, de la paix intérieure, bref du bonheur. Non seulement pour rendre ma vie plus dansante, mais aussi pour la simplifier.

Au plan du sens, quand je me sens aimé ou que je me sens dans l’amour, je vivrais n’importe quelle expérience, je serais n’importe où, je serais avec n’importe qui: je vis l’instant. Et à l’inverse je ne souffre pas si je ne voyage pas comme d’autres, si je n’ai pas le train de vie de mon voisin, s’il paraît me tomber plus de tuiles sur la tête que d’autres… Je ne compare plus.

Au plan de l’action, le fait de repartir de l’amour comme premier critère — faire naître en moi l’émotion d’être aimé ou d’aimer  — est le positionnement le plus pratique que je connaisse au moment de prendre une décision ou de réagir à ce qui me fait souffrir.

J’ai un jour fait l’exercice de me demander ce que ça changerait à ma vie si je croyais que l’amour est non seulement la seule valeur sûre, mais aussi le seul outil efficace à long terme… ***

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La deuxième partie de cet article vous présentera les deux autres piliers qui prennent une importance majeure aujourd’hui à mes yeux: le principe Semence-récolte ou loi d’Attraction, et le lâcher-prise sur ce qui n’est plus pour notre vie, en contexte de mutation planétaire.

Denis Breton

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*  Une perspective plus large rassemble ce que je traite aujourd’hui, sous forme d’allégorie dans l’article ‘Une bien belle histoire’.

**  J’ai tiré de cette pratique un exercice : La centration soleil.

***  À ce sujet, vous aimerez sans doute parcourir l’article ‘Si j’étais convaincu que l’amour…

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