Qu’aimerions-nous qu’on dise de nous, à notre décès?… — Hommage à Bernard Landry

coucher de soleil espéranceVous comme moi sursautons quelquefois, lorsqu’on entend des gens parler d’une personne qui vient de décéder.
Et même bien avant, lorsqu’on fait témoigner des aînés sur leur parcours de vie, et qu’alors on leur demande «…Et si c’était à recommencer?…»
Quantité de gens alors ont ce genre de réponse, qui m’est restée gravée dans la mémoire et m’a même inspiré à certaines heures: «…J’aurais cherché moins à réussir dans la vie, et davantage à réussir ma vie.»

Bernard Landry vient de nous dire aurevoir pour de bon.

  Comme René Lévesque et d’autres figures de Québécois que nous honorons, il a marqué toute une génération à la recherche d’un sens collectif de dépassement, de plus grand respect de nous-mêmes — qui s’est traduit dans la passion d’amener le Québec à se faire pays.

«Mon Ami…»

Bernard Landry a aussi marqué des gens comme ami, guide, il s’est intéressé à eux personnellement: voilà ce qui frappe. Joseph Facal est de ceux-là. Dans un billet qu’il écrit à partir de l’Étranger, il nous livre un témoignage poignant. J’en extrais quelques lignes:

«Il y a des textes que vous écrivez avec les larmes qui coulent sur votre clavier. (…) Bernard Landry fut un homme généreux, inspirant, certes imparfait, mais immense, inoubliable, profondément attachant. (…)
On parle de ses réalisations, de sa place dans notre Histoire. (…) Mais pour moi, avant d’être un monument, Bernard Landry fut un ami, un mentor, un confident, un complice. Avec lui, j’ai partagé des fous rires, des pleurs et des confidences que je n’aurais osé dire à personne, sauf peut-être à mon père.»

plante créationQu’a-t-il laissé derrière lui?…

Trouvez-vous, comme moi, qu’il nous vient vite à l’esprit la question «…Et moi, qu’est-ce que j’aimerais qu’on dise de moi, quand je partirai?…»
D’un seul coup, on dirait que toutes nos interrogations tournées vers le sens de la vie sont projetées dans cette seule question.
Elle nous parle à la fois du chemin de vie qui était le nôtre, et de ce qu’on en a fait. Elle nous parle de ce que l’entourage en a retenu pour sa propre vie. Il semble bien que Bernard Landry ait fait la courte-échelle à bien du monde, et qu’il les a fait nommer leur propre idéal.

Joseph Facal termine sur une conclusion tout aussi révélatrice. Elle me suffirait pour partir méditer au désert un bout de temps:

«…C’est un géant qui part, certes. Mais moi, je vois partir un homme qui, dans la vie de tous les jours, m’a aidé à trouver ma voie.
Cet homme était aussi admirable de proche que de loin.
Il y a combien d’êtres humains dont on peut dire qu’ils ont changé la vie de ceux qu’ils ont croisés?»

…Avoir changé quelque chose dans la vie de ceux que j’ai croisés…
Oui, j’aimerais qu’une trace pareille reste derrière mes pas.

Denis Breton

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