Rendre notre respiration complice

Au fil d’une journée ordinaire, à quels moments vous rendez-vous compte de votre souffle? …et alors qu’en faites-vous?…

En plus d’oxygéner le sang ou de nous libérer de toxines, il est étonnant comme parfois une seule respiration conscientisée  peut modifier un état de bien-être, ou encore une décision qui aura des effets sur plusieurs années. Bien sûr, avec 22 000 respirations par jour, nous n’allons pas toutes les vivre consciemment ! — mais un léger pourcentage suffit pour colorer notre façon d’être au quotidien, et goûter à un état de sérénité palpable.

Notre façon de respirer est une sorte de signature personnelle. Elle nous donne l’heure juste sur notre façon d’attraper la vie: en créateur ou en victime. Quand nous avons perdu de vue notre pouvoir personnel, ses soubresauts sont un clin d’œil pour nous remettre en piste.

‘Envie d’y jeter un coup d’oeil?…

   Nos expériences de respirer en conscience

«Tout le chemin de la vie est de passer de l’inconscience à la conscience.»
Frédéric Lenoir

Relevons des cas fréquents:

-Vous avez spontanément ralenti votre respiration au moment de faire une observation délicate (concentration).

-Lors d’un voyage, votre vessie s’est mise à crier «À l’aide!…»: vous avez observé qu’en allongeant votre inspiration, ça vous permettait de tenir bon plus longtemps (pouvoir).

-Vous avez fait l’expérience-réflexe d’inspirer en même temps que vous vous remplissiez de la beauté d’un coucher de soleil; mais d’expirer au moment de repousser une émotion indésirable (cohérence).

-Peut-être avez pratiqué la respiration en carré: on respire à fond, suivi d’une pause; on relâche tout, avec une pause encore (augmenter sa capacité pulmonaire).

-Aux arts martiaux ou en méditation, vous avez pu pratiquer la maîtrise du souffle: ex. je pense au kapâle bâti, enseigné au yoga: une expiration saccadée avec compression de l’abdomen, suivie d’une inspiration libre (envoie une décharge d’oxygène neuf au cerveau:  ex. suite à un étourdissement ou à un trou de mémoire).

Passer des problèmes à résoudre au simple bonheur d’être

Beaucoup ont découvert la richesse d’une respiration consciente à partir de problèmes psychologiques ou de santé : émotion difficile, douleur physique intense, peur  tenace,… Ou une culpabilité à propos du passé, une inquiétude face à l’avenir. Voilà autant d’occasions où notre médecin intérieur nous a prescrit «Prends une bonne respiration, ça va aller mieux…»

On s’est rendu compte qu’une respiration profonde augmentait notre clarté d’esprit, notre concentration, notre mémoire; aussi notre qualité d’écoute, notre satisfaction dans les rencontres.
On a aussi réalisé qu’elle pouvait nous donner l’heure juste sur notre état d’énergie, sur notre qualité de ressenti,… bref, sur le degré auquel nous savourons l’instant qui passe.

Et alors un déclic s’est fait: une respiration consciente nous ramène à l’instant… Se pourrait-il que ce soit seulement à ce moment que quelque chose de vital ou de savoureux se déclenche?… Car nous ramenant à l’instant, elle  nous connecte à notre ressenti, à notre intuition …et celle-ci au Divin qui compose notre identité.
Réconforté, on devient alors disponible pour greffer la respiration conscientisée à plus profond: à notre quête de sens, notre soif de communion avec Plus grand…
Peu à peu ça devient quelque chose dont on ne veut plus se passer.

En guise de témoignage

Personnellement, c’est une inflammation de la prostate qui m’a fait réaliser à quel point la respiration maîtrisée me permettait de vider ma vessie à fond, pour des nuits plus longues.
Je ne me doutais pas du cadeau qu’allait être cette découverte. Grâce à elle, c’est cette même respiration que j’applique aujourd’hui pour me connecter à mon Moi divin, arriver à en faire une expérience ressentie: j’inspire à partir du cœur, là j’imagine un halo de lumière qui me remplit puis me traverse, jusqu’à m’envelopper dans la tendresse de la Vie. Pareille fête intérieure m’a amené à l’évidence: décidément, ma respiration est une clé de complicité avec la Vie.

Trois courtes explorations

– À l’instant d’un reproche qu’on se fait:
Tandis que j’inspire lentement ce reproche pour le porter au cœur, je me prends dans les bras pour me pardonner ça, puis j’expire par la bouche dans tout mon corps le bien-être ressenti…

– Au moment d’une décision délicate à prendre:
Je porte mon attention au cœur; par le nez j’inspire lentement les premières intuitions de la réponse: celle qui dirait le mieux qui je suis

– Pour ajuster notre regard sur quelqu’un, ou sur l’avenir:
À l’occasion d’un jugement négatif sur une personne, ou d’une pensée défaitiste sur l’avenir, j’inspire lentement par le nez en ressentant l’état d’énergie où me laisse pareil regard… Je décide avec bienveillance de le modifier, portant attention à un élément positif. Une autre énergie monte en moi: je l’expire par la bouche en direction de cette personne, ou de notre monde qui se cherche…

Redonner du souffle…

Nous sommes à un tournant de l’Humanité: elle a grand besoin de reprendre son souffle.
Et si le mien, ajouté au vôtre, pouvait lui fournir joyeusement son oxygène, l’espoir qui lui manque encore pour énergiser son renouveau…

 Denis Breton

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