Respirer l’Autre… – EXERCICE

neige, soufflerOn dit qu’une personne de 80 ans aura respiré dans sa vie plus de 350 millions de litres d’air — de quoi remplir 140 ballons de montgolfière ! Vous comme moi avons environ 12 à 18 respirations par minutes.

Vous arrive-t-il, à l’occasion d’une seule respiration, de rendre sensible à votre esprit que vous inspirez le Divin, et qu’Il expire en vous ?…

C’est ce que je vous propose d’essayer ici, dans un petit exercice ultra simple, qui pourrait vous valoir son pesant d’or.

  Rendre palpable notre unité avec le Grand Tout

Je me suis mis à pratiquer ce que j’appellerais une respiration visualisée dans une période où je sentais abstrait mon raccordement au monde spirituel. Je voulais me le rendre plus sensible — notamment dans des instants difficiles, comme en ce temps d’épidémie que nous traversons.

L’idée, c’est de nous raccorder dans l’instant à la racine de ce qui nous fait vivre : notre connexion à Plus grand que nous, qui sans cesse peut transfigurer au quotidien le sens de notre expérience, si nous choisissons consciemment de faire alliance avec cette mystérieuse Présence. Tantôt pour nous savoir aimé… Tantôt pour nous nous savoir habité de Sa puissance d’action.
À ma surprise, l’exercice me remplit d’aise à chaque fois que je le pratique. Et il évolue selon ma sensibilité du moment.

 L’exercice

– Je m’imprègne d’abord de la vision que le Divin est tout ce qui existe : je vis à l’intérieur de Lui; Il me traverse. Nous sommes en connexion vivante, ininterrompue…

– Je porte d’abord attention à ma respiration, telle qu’elle se fait toute seule à ce moment. Je la goûte de plus en plus…

– J’inspire alors en ralentissant au maximum l’entrée de l’air, tandis que je m’adresse intérieurement à cette Source (ou à une figure spirituelle qui m’est familière) : Elle me pénètre à travers le souffle : « Tu… respires… en… moi… »
J’expire ensuite avec la même attitude, en lançant joyeusement : « Je… respire… en… Toi… »
Rien de plus, mais avec le ressenti le plus agréable dont je sois capable dans cet instant.

Le prolonger ?…

Certain-es préféreront le répéter quelques fois dans la journée, ou au moment d’une émotion difficile. D’autres en feront le lancement de leur saut du lit le matin…

Aussi, des gens aimeront à y ajouter un commentaire qui leur rende plus sensible encore le sentiment de connexion, qui en fasse durer le ressenti.
Par exemple, j’aime prononcer à l’inspiration « Je fête… Ton souffle… en moi… », et à l’expiration « Tu fêtes… mon souffle… en Toi… »
Certains aimeront formuler sous forme d’affirmation ce qui en eux monte comme une prière. Ainsi, en inspirant : « Tu respires en moi… Ton souffle me remplit de Ta tendresse, régénère toutes mes cellules… »;  en expirant : « Je respire en Toi… Dans mon souffle, je m’abandonne en toute confiance pour la réalisation de telle guérison / de tel besoin qui me tient à cœur… »

Au total, plus la respiration s’allonge et se ralentit — le temps de faire monter une affirmation qui nous met en joie, en gratitude — plus elle apparaît efficace dans l’instant.

Réflexion

Ce genre d’exploration m’avait été inspiré par le témoignage d’un aîné, resté dans une église vidée de son monde après l’office. Le sacristain, à sa tournée habituelle, avait remarqué ce vieillard qui restait des heures en contemplation devant le Saint-sacrement exposé sur l’autel. Intrigué, le sacristain demande à l’aîné : « Que faites-vous donc là, à y passer autant de temps ? Avez-vous tant de choses à lui dire ?… »
La personne a tourné la tête, paisible : « …Je l’avise, et Il m’avise ».

Quand on y pense, pareil exercice a quelque chose de notre expérience au quotidien. Un enfant nous embrasse au retour de l’école l’hiver : il nous fait cadeau de son souffle en même temps que de ses bonnes joues toutes froides, tandis que le nôtre tout chaud le réconforte.
Ou dans une relation intime : chacun respire l’air de l’autre. Nous nous partageons non seulement des molécules d’air, mais en même temps un sentiment d’appartenance mutuel. Quel réconfort quand nous avons pu exprimer un « Je t’aime » ressenti comme un instant magique, où la savourance devenait semence pour aimer plus encore…

L’idée de notre exercice est donc de réunir respiration et communion, au point que l’un appelle naturellement l’autre : à chaque fois que je me connecterai à Roméo, m’apparaîtra Juliette !

Et personnellement, cet exercice m’apporte une autre satisfaction, le sentiment que plus on avance dans notre quête de sens, plus les choses se simplifient : possible ?…
Nous nous compliquons la vie à souhait ! La Vie met sa signature au bas des moyens simples.
Placide Gaboury, ce grand psychologue spiritualiste savait résumer ça  : «Se mettre en état de Oui…»

Denis Breton

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