Archives de l’étiquette : dépassement

Jean Vanier : réconcilier le noble et le misérable en nous

ombre, lumière, corpsJe reviens d’un voyage à l’Arche de Jean Vanier en France, où celui-ci fondait en 1964 la première communauté d’un réseau d’accueil de personnes vivant une déficience intellectuelle.
Je venais retrouver mon filleul qui n’en a peut-être plus pour longtemps à vivre, et saluer des accompagnateurs avec qui j’ai gardé de solides liens depuis les années 1975-76. J’y avais découvert un mode d’implication qui a changé la trajectoire de ma vie pour la suite.

J’ajoute ma parole à ce que les médias en ont rapporté, d’une part pour rassurer les gens tentés de perdre confiance dans la valeur de l’Arche — un concept d’accompagnement que je considère toujours aussi valable, et plus que jamais nécessaire à notre époque.
D’autre part, j’aimerais saisir l’occasion d’offrir une hypothèse de compréhension utile à notre propre quête de sens, face à la question qui nous a tous tenaillés ici : comment un leader spirituel considéré aussi inspiré qu’inspirant a-t-il pu se laisser aller à des abus sur des personnes ? Je ne viens pas juger, je cherche à comprendre.

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Toi mon ami, à l’envers et à l’endroit

Au lendemain d’avoir fait route ensemble, extrait d’un courriel que je ne t’ai pas envoyé :
« …Toi mon ami venu du bout du monde, ta différence me séduit, et par moments me contrarie. Des fois j’aimerais savourer ton fruit sans avoir à me disputer avec l’écorce, j’aimerais voir voler ton papillon sans avoir dû héberger la chenille…

Bizarre mon ressenti quand j’ai éteint, hier soir… Quelque chose avait bougé à l’intérieur. On aurait dit que mon monde avait un peu grandi parce que tu es là, à portée de cœur… J’ai bien dormi. »

Ω

Etty Hillesum : à force d’être

« …Opposer à cette grisaille quelque chose de rayonnant et de fort qui soit la promesse d’un recommencement… »

Connaissez-vous le parcours d’Etty Hillesum ? C’est l’histoire authentique d’un lever de soleil humain bouleversant, dans une nuit humaine déchirée.

Quand les Pays-Bas découvrent cette jeune Juive de 29 ans par son journal intime (1), voilà 40 ans déjà qu’elle a terminé sa route au camp d’extermination d’Auschwitz en Pologne. C’était de son plein gré : elle avait choisi d’en accompagner d’autres. « Le succès de ce journal fut foudroyant » nous dit-on en introduction du livre qu’on en a tiré : « Etty Hillesum, une vie bouleversée ».
À peine le livre ouvert, j’ai été ravi, puis secoué jusqu’à l’os, difficilement capable de le refermer. Attendez-vous à ce que Croque-lumière vous en parle encore…

« Ave verum corpus » de Mozart

Après pareille lecture, j’ai eu besoin d’entrer dans un grand silence intérieur… Je vous partage la pièce musicale que j’ai trouvée pour m’accompagner : juste ce dont j’avais besoin… Elle rend compte de la soif d’Etty d’oser réunir la beauté et la douleur en un même chant de sa vie.
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