Voulons-nous avoir raison sur l’autre …ou voir changer les choses ?

Lutte au «racisme systémique» face aux Noirs ou aux Autochtones… dénonciation virulentes d’abus sexuels… montée d’émotions face à Trump ou aux théoriciens du complot… Nos médias n’auraient-ils que ça à rapporter ?

C’est un cri du cœur, qui monte en moi ce matin : voulons-nous rester dans ces ornières, ou bien ouvrir des chemins à la mesure de nos soifs ?…

Heureusement, j’ai eu le bonheur de tomber sur une réalisation qui a ouvert des pistes réconfortantes. Laissez-moi plus loin vous vous en dire un mot… Nous ne sommes pas ici sur le terrain de la morale, mais sur celui de l’efficacité.


  Qu’est-ce qui comblerait nos aspirations ?…

Arrêtons-nous un instant à regarder de plus près ce que nous cherchons à tirer de nos procès d’intention. Au-delà de rechercher une justice, ne rêvons-nous pas d’un monde où on puisse faire confiance au voisin et aux événements à venir, de nous sentir vivre et pas seulement lutter pour survivre ?

Comment comprendre alors que tant de gens bien intentionnés, et nous-mêmes par moments, provoquions justement le contraire ? Nous nous accrochons alors au réflexe de « lutter contre… » ce que nous ne voulons plus.
Se pourrait-il qu’il y ait quelque chose que nous tardions à comprendre sur la dynamique de la vie, qui pourrait ajouter à notre trousseau de clés ?…

Avant de tenter une réponse, voyons de quoi a l’air cette heureuse réalisation que j’ai évoquée plus haut.

Connaissez-vous l’organisme Harmonie inter-communautés  ?

C’est Gilles Gagné qui nous la fait connaître, dans un article du journal Le Soleil, de Québec.  On trouve là, à saveur de vécu, le genre d’initiative que la Vie semble avoir plaisir à cautionner, et donc à appuyer.
Ça se passe à Pointe-à-la-Croix en Gaspésie, village voisin de la communauté Mi’gmaq de Listuguj. En bref, suite à des actes de vandalisme répétés, l’idée a germé à la Maison des jeunes d’y changer quelque chose, en créant des activités où les jeunes de part et d’autre pourraient se découvrir sous un autre œil. L’expérience a fait boule de neige : des parents sont entrés dans le coup… d’autres villages s’y sont associés… si bien que certains de ces jeunes devenus parents aujourd’hui parlent des Autochtones à leurs enfants d’une façon bien différente de ce qu’ils avaient entendu dans leur enfance.
L’article complet vaut le détour : on le trouve pour le moment en ligne. (1)

Des forces qui se jouent de nous

oignon en forme de coeurNous mettons du temps à comprendre que notre expérience personnelle, puis familiale, puis collective, est faite de petits cosmos emboîtés. Ses règles du jeu — ses influences, ses équilibres, ses satisfactions… — ne sont pas différentes de celles du grand Cosmos : tout est connecté — et la science l’atteste de plus en plus.

Vu en termes d’énergie, nous attirons à nous ce qui est pareil à notre état d’esprit, et les vibrations envoyées aux autres nous reviennent, aussi sûrement que devant le miroir —qui réfléchit plus que nous, je trouve…
S’attaquer à dénoncer le racisme ne fait pas sens à un niveau profond : l’obscurité n’existe que par manque de lumière; allumons-la, et la noirceur disparaît. Ça paraît naïf si on se contente de survie; ça se défend bien si c’est à la vie qu’on veut goûter.

Alors, on s’aperçoit que l’amour attire l’amour, que la peur attire la peur. Que tout est une expression du dynamisme semence-récolte — comme observé dans nos potagers. Que semons-nous ? qu’arrosons-nous ?…

Fonctionner autrement, juste un petit peu…

Plus vite nous allons transformer nos attaques-défenses en démarches pour comprendre l’autre, lui donner sa chance de s’exprimer, mettre au point des solutions gagnant-gagnant, plus tôt la culpabilisation de l’autre va cesser de nous laisser avec un goût amer, un ressenti de solitude.
L’épidémie en cours et ses contraintes nous la font vivre, cette solitude. Souhaitons-nous la prolonger …et l’offrir à nos enfants pour leur avenir ?…

Inspirés d’expériences comme  celle vécue en Gaspésie, qui sait si nous arriverions plus sûrement aux résultats recherchés, et plus rapidement, en essayant de faire quelques pas de plus à comprendre les légitimités de l’autre, à lui en donner le crédit, jusqu’à le rencontrer plutôt que de le juger à distance…
Et si nous faisions collection de témoignages de bienveillance systématique plus que de dénonciations de racisme systémique : n’avancerions-nous pas un peu plus vite aux résultats que nous recherchons tant ?…

Nous tourner vers l’intérieur …ou vers le rire d’un enfant

Oui, nos échecs répétés ont toute probabilité d’être le fruit moins d’une méchanceté que d’une ignorance sur comment fonctionne vraiment la vie.

Nous avons le trousseau de clé du monde de demain égaré dans un recoin. « Dis-moi ton attitude : déjà je saurai te dire la couleur du résultat final. »
Pour revenir à l’épidémie sanitaire : elle nous offre un cadeau caché : du temps pour fouiller un peu dans nos armoires du cœur…

Denis Breton

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(1) https://www.lesoleil.com/actualite/en-region/harmonie-inter-communautes-tisser-des-liens-pour-contrer-le-racisme-921d20844d34aea846e0a9ec1f7dc166

1 réflexion au sujet de “Voulons-nous avoir raison sur l’autre …ou voir changer les choses ?

  1. Bonjour Denis,

    J’ai tellement été enchanté par ton texte que je l’ai fait lire à X… hier soir
    puis, ai décidé ce matin, de le proposer au groupe de partage.

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