Faire un pacte avec nos émotions difficiles : mes 3R — Partie 1/2

femme tendresse pour soiY aurait-il dans nos échardes émotives un cadeau caché, dont nous aurions tort de nous priver ?…

Voici une exploration simple, mais puissante, inspirée d’un défi de santé personnel auquel j’ai eu à réagir, combiné à mon cheminement en quête de sens.
Elle peut, je crois, nous aider à retomber sur nos pieds quand une émotion difficile nous déstabilise.
On peut aussi y recourir tout bonnement pour s’exercer à être plus conscient dans l’instant, au fil du quotidien.

Je présente ici la démarche pratique. Ensuite je vous reviendrai dans une seconde partie pour prendre du recul sur l’exercice, afin d’en profiter plus encore.

  Un intrus s’invite…

J’ai en tête une émotion qui nous dérange tout d’un coup : selon le cas elle nous fait nous juger, nous dévaloriser, entrer en reproche face à nous-même ou à l’égard de quelqu’un d’autre, ou encore prendre sur nos épaules les tracas de quelqu’un qu’on aime. Peu importe, dans tous ces cas nous devenons distrait du bonheur de l’instant. C’est ce que j’appelle mes échardes émotives.

Quand survient ce genre d’émotion, j’ai souvent le réflexe de détourner la tête. Sauf qu’au fond de moi je reste un temps à jongler : « ça met de la brume dans mes lunettes, Ginette », comme dit une chanson de Michel Rivard. Ça peut même affecter certaines de mes relations. Car alors, je fais barrage au ruisseau vital de l’émotion : « Tu ne couleras pas par ici ! »
Dommage, peut-être…

Ça vous arrive ?… Si oui, je vous propose d’explorer avec moi la démarche qui suit.

Un exercice de l’instant

J’ai fouillé dans mon coffre à outils intérieur, pour repérer les clés qui me dépannent souvent : tantôt pour accueillir une émotion de malaise; tantôt pour libérer mes fonctions corporelles, quand par exemple je me suis immobilisé longuement devant l’ordinateur.

Avant que je les nomme, aimeriez d’abord prendre un instant pour nommer les vôtres ?… (1)

Pour moi, je retiens la respiration, le ressenti, la bienveillance.
Ce sont mes valeurs sûres : elles me reconnectent à la vie dans l’instant.
« …Et si je les mettais en synergie ?… » : telle a été mon intuition. Ça a donné la démarche que je viens vous partager ici.
J’ai nommé ça mes 3R : Respire… Ressens… Réconforte.
Ou ça pourrait être : Respire… Ressens… Rallume.

Tout dépend de ma sensibilité du moment :
-‘Respire’, dans une inspiration prolongée, me reconnecte à mon pouvoir intérieur : je repars de mon moi-divin.
-‘Réconforte’
 me parle d’être un peu plus amoureux dans l’instant : un moyen.
‘Rallume’ me stimule à repasser du côté du bonheur : mon but. Peu importe, amour et bonheur sont deux visages d’un même Courant vital.

Régulièrement je la pratique, et j’en ressors étonné du bienfait immédiat — précédé souvent d’un immense bâillement, ou d’un gargouillement bien senti dans l’estomac.

Déroulement

Imaginez que vous êtes l’océan : dans un mouvement continu vous aspirez l’eau du rivage, la ramenez à votre centre qui se gonfle, puis la relâchez…Jusqu’à aspirer l’eau à nouveau…

C’est à ça que ressemble la démarche, à son plus simple. Résumons ce grand mouvement continu :

J’inspire lentement… …Continuant d’inspirer, j’entre en ressenti corporel… …Continuant de ressentir, je crée en moi une émotion de bienveillance… …Je relâche tout.

La suite est de répéter ce mouvement quelques fois — chaque reprise nous amenant dans une inspiration plus longue… un ressenti plus profond… une bienveillance plus libérée…

Adapter la démarche à votre sensibilité

À titre d’exemples :
Identifier où l’émotion se loge dans votre corps, et alors diriger votre attention vers cet endroit…
– Accentuer le ressenti de votre bienveillance, en imaginant l’émotion sous la forme d’un enfant attristé, d’un oiseau blessé, ou…
– Passer de l’accueil de l’émotion douloureuse à l’accueil de vous-même plus entièrement, vous promettant de vous aimer davantage encore dans la suite…
– Vous connecter à la Source de toute tendresse, selon votre propre vision, pour mieux y enraciner la conviction de votre droit à l’amour ou celle de votre pouvoir intérieur sur votre vie.

En profiter dans d’autres contextes ?

Si vous avez trouvé votre compte à faire cette exploration, peut-être aimerez-vous l’essayer dans d’autres situations. Car à force de la pratiquer, je parie que respirer, ressentir et enrober de bienveillance vous viendra de plus en plus à l’état de réflexe.
Par exemple :
– dans un instant de colère face à quelqu’un…
– dans un moment d’inquiétude ou de tristesse accentué par un changement personnel, l’épidémie sanitaire qui s’allonge…
– dans un lieu public, lorsqu’il faut maîtriser son envie parce qu’il n’y a pas d’accès aux sanitaires…
– ou lors d’une panne de mémoire sur le nom d’une personne au beau milieu d’une rencontre…

Penser occasion de créer  plus que problème à résoudre

Et puis, la vie est bien plus que des émotions difficiles à gérer ! Il y des instants suaves comme un coucher de soleil, ou la caresse d’une personne aimée… On aurait juste envie de faire durer ça toujours,  et un merci à la Vie nous échappe même.
S’amènent aussi des moments moins agréables sur le coup, qui appellent une décision. On veut être en pleine maîtrise de ses choix : avant de lancer une visualisation créatrice, par exemple; ou avant de régler un arrangement qui va solliciter tout notre respect de nous-même,…

Respirer…  Ressentir… Réconforter…

Suivez-moi dans la seconde partie de cet article : elle nous invite à prendre du recul sur cette exploration, afin de la mettre en perspective avec notre quête de sens.

Denis Breton
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(1) …Et que diriez-vous de nous les partager sur Croque-lumière ?…

>>> SUITE À LA PARTIE 2 DE L’ARTICLE

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